Chpts d’Europe de Cross : L’or fait un peu leur bonheur
Publié le lundi 13 décembre 2010 à 20h58min
Avec quatre médailles dont deux d’or, l’équipe de France termine troisième nation de ces Championnats d’Europe de cross, derrière la Grande-Bretagne et le Portugal. Les seniors hommes, vainqueurs par équipes, et surtout les espoirs, avec le doublé d’Hassan Chahdi et Florian Carvalho, ont brillé. Des résultats qui n’empêchent pas les Bleus de quitter Albufeira et le Portugal avec un sentiment mitigé. Récit.
L’équipe de France quittera forcément aujourd’hui avec quelques regrets Albufeira et le Portugal. Un peu parce qu’on ne peut pas abandonner de gaieté de cœur les palmiers de l’Algarve pour retrouver les marronniers décharnés de l’Hexagone. Mais surtout parce que cette dix-septième édition des Championnats d’Europe restera dans les mémoires comme un cru honorable, alors qu’il aurait pu être historique.
La très bonne nouvelle du jour, c’est le retour sur la plus haute marche du podium de l’équipe masculine. Privés de médaille collective chez les seniors pour la première fois depuis 1998 l’an dernier, les Bleus voulaient coûte que coûte montrer que l’échec de 2009 n’était qu’un accident. Ils ont tenu leur pari, en devançant de deux petits points (33 contre 35) le Portugal pour décrocher l’or, sur un parcours plus sélectif que prévu, avec un sol sec mais aussi un redoutable enchaînement de faux-plats et de côtes. Avec Abdellatif Meftah et Morhad Amdouni aux avant-postes pendant toute la course, on a même longtemps cru à un podium voire à une victoire individuelle.
Ce qui, concernant la dernière option, aurait été une grande première pour la France chez les hommes. A deux kilomètres de l’arrivée, Amdouni, le plus jeune des Tricolores, prenait ses responsabilités dans son style caractéristique, foulée de plus en plus longue et tête de plus en plus inclinée vers l’avant. Le problème, c’est que ça s’accrochait derrière. A commencer par l’Espagnol Ayad Lamdassen, qui plaçait une accélération décisive dans la dernière côte. Le seul à le suivre ? Ce diable de Serhiy Lebid, pourtant lâché quelques centaines de mètres plus tôt, qui cachait en fait bien son jeu. Car l’Ukrainien se détachait finalement avec aisance dans la dernière ligne droite. Et allait cueillir un invraisemblable neuvième titre européen devant Lamdassen et le Portugais Youssef El Kalai. Derrière, les Français Meftah et Amdouni devaient se contenter des places d’honneur, avec respectivement les quatrième et cinquième places. Mais avec le joli tir groupé des « vieux grognards » Mokhtar Benhari (10 ème) et Driss El Himer (14 ème), le trophée de la victoire par équipes était bien plus qu’un lot de consolation.
Le doublé des Bleuets
Plus tôt dans la journée, les espoirs français avaient montré la voie à suivre à leurs aînés. Avec Hassan Chahdi, médaillé d’argent dans la même catégorie l’an dernier, et Florian Carvalho, quatrième de cette même course, l’équipe de France abattait en une seule course deux de ses plus beaux atouts. Les deux jeunes mais expérimentés fondeurs ont fait le spectacle, se livrant un mano a mano magnifique dans les deux derniers kilomètres. Après un départ rapide pour éviter tout risque de chute, ils se plaçaient tous deux dans les premières places d’un peloton au rythme plutôt tranquille. Florian Carvalho n’hésitait d’ailleurs pas à mener le train pendant qu’Hassan Chahdi faisait l’accordéon, plaçant une première petite accélération au quatrième kilomètre avant de rétrograder autour du dixième rang.
C’est finalement dans l’ultime boucle que tout allait se jouer, le peloton étant désormais réduit à seulement cinq unités avec, en plus des deux Français, le Russe Nikolayev, le Belge D’Hoedt sacré chez les juniors l’an dernier, et le Portugais Mateus. L’aérien miler Carvalho plaçait une belle attaque dans la dernière descente, creusant un léger trou. On pouvait alors croire que son finish de pistard allait faire la différence. Mais le pur crossman Chahdi recollait et profitait de l’enchaînement de deux petites buttes pour accélérer à son tour. Du grand art. Et enfin un premier titre européen en cross pour Hassan, abonné aux podiums en individuel depuis plusieurs années. Par équipes, les Bleuets décrochaient une bonne deuxième place derrière l’Irlande avec, en complément du doublé des deux premiers nommés, les vingt-quatrième et cinquante-et-unième place d’Abdelatif Hadjam et Etienne Diemunsch.
A ces quatre médailles, tous les observateurs ajoutaient au moins un cinquième podium chez les juniors hommes. Mais la beauté du cross, c’est son incertitude. Deux coups du sort ont malheureusement brisé les rêves des Bleuets, avec les chutes de Romain Collenot-Spriet et Bryan Cantero dès le premier virage. Le parcours tracé par les organisateurs aux abords d’une pinède, à quelques dizaines de mètres de l’océan atlantique, était idéal pour les accompagnateurs avec une visibilité quasi parfaite sous un ciel nuageux. En revanche, il comportait quelques virages particulièrement compliqués à négocier. Dont le premier, situé seulement une centaine de mètres après le départ, sous la forme d’un quasi demi-tour à effectuer sur la gauche, aux airs de goulot d’étranglement. Collenot-Spriet et Cantero en ont donc fait les frais, le dernier nommé repartant même avec de profondes entailles sur le corps et un maillot ensanglanté. Ce qui n’allait pas les empêcher d’entamer une folle remontée, les amenant au final aux onzième et treizième places. Rageant. Car le podium individuel était sans doute à leur portée. Sans parler de la médaille par équipes, dont ils étaient privés pour seulement cinq points par la Russie.
Déception également pour les seniors femmes, auteures d’une course pourtant solide dans la foulée de Fatiha Klilech-Fauvel et Christine Bardelle, bonnes onzième et treizième. Des performances cependant insuffisantes pour devancer l’équipe d’Espagne, en bronze avec sept points d’avance sur les Françaises. Le Portugal était beaucoup plus loin, impérial à domicile dans cette catégorie, avec le titre par équipes et la victoire aisée de Jessica Augusto. Moins de regrets pour les espoirs et les juniors femmes, qui n’ont jamais paru en mesure d’aller chercher une médaille. Les premières ont tenu leur rang, avec deux jolies satisfactions incarnées par Patricia Laubertie, onzième, et Clémence Calvin, quatorzième. Quant aux secondes, elles auront beaucoup appris aujourd’hui, en découvrant pour la plupart ce qu’est le haut niveau international (Eva Federspiel, première Française à la quarante-deuxième place). Chez les Britanniques, en tête du classement des médailles avec sept podiums dont quatre médailles d’or, la relève chez les femmes est semble-t-il déjà assurée. Aux Tricolores de leur emboiter le pas, à l’image de nos sacrés espoirs hommes…
* Article publié par Florian Gaudin-Winer
Voir en ligne : FFA
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