Christine Arron dans le flou
Publié le vendredi 27 juin 2008 à 10h52min
Christine Arron, contrainte de reporter sa rentrée à quatre reprises à cause de divers soucis physiques, avoue être "un peu dans l’inconnu" avant sa rentrée sur 100 m, vendredi à Villeneuve d’Ascq.
Christine Arron, comment vous sentez-vous avant votre premier 100 m ?
Je n’ai pas la super forme. Le week-end dernier, j’étais quand même assez malade. C’était une forme de polyarthrite, une inflammation des articulations. Ca m’a beaucoup fatigué. J’ai pu me réentraîner tranquillement seulement mardi, car de samedi à lundi, j’ai eu trois jours compliqués.
Etes-vous impatiente de reprendre la compétition ?
J’ai hâte de courir, car cela fait un mois que je devais reprendre et que je n’ai pas couru. C’est vrai que je suis un peu dans l’inconnu, car je n’ai pas pu faire deux semaines d’entraînement d’affilée depuis deux mois. J’ai fait des choses, mais jamais ce qui était prévu. J’ai manqué de constance et de régularité dans mes entraînements. Je ne sais pas où j’en suis. Je cours car il faut courir, mais je ne suis pas encore prête pour faire un super chrono. Je sais qu’il y a du travail à faire.
Manquez-vous totalement de repères ?
Pas complètement, mais un peu. J’ai posé la question à Stéphane (Caristan, son entraîneur) : "je peux faire quoi ?" Il m’a dit "je ne sais pas", ce qui n’est pas dans ses habitudes. Sincèrement, j’espère faire mieux que l’an dernier en Coupe d’Europe (11"36 pour sa rentrée en 2007). Ce serait bien.
Le niveau n’est-il pas trop relevé pour une rentrée, avec Kim Gevaert et Yuliya Nesterenko comme adversaires ?
On a toujours l’habitude de commencer par une course moins stressante. On fait tous les interclubs ou une autre compétition pour se remettre dans le bain, sans gros choc d’entrée. Mais c’est comme ça. Il va falloir rentrer dedans d’entrée.
Mentalement, comment vivez-vous les incertitudes liées à vos problèmes physiques ?
C’est vraiment "chiant". Depuis la fin février, je suis dans la gestion des choses, car il y a eu ma blessure cet hiver (cuisse). Ça a traîné. Je suis partie en Guadeloupe avec ça et là-bas, j’ai eu des problèmes avec mes semelles. En rentrant, j’ai continué à avoir des problèmes de semelle qui ont donné des douleurs aux adducteurs, puis ce truc aussi ce week-end. Je me suis dit que ce n’était pas possible, alors que je commençais à récupérer. Mentalement, on est mis à rude épreuve. Ladji (Doucouré), c’est pareil. Il n’est pas épargné par les blessures depuis deux ans. Au bout de tout ça, les gens sont super pessimistes et nous mettent la pression, car les Jeux sont dans deux mois, mais ce n’est pas de notre faute, s’il n’y a pas beaucoup d’athlètes français médaillables. On ne peut pas faire mieux. On est conscient du truc, mais les gens viennent nous le rappeler. C’est pesant. On n’a pas oublié que les Jeux commençaient le 15 août. Je le sais depuis longtemps. Je n’ai pas besoin qu’on me le rappelle tout le temps.
Avez-vous songé que vous pourriez ne pas aller aux Jeux ?
Non, mais c’est une possibilité. Tout est possible quand on est athlète de haut niveau. Vous croyez que j’avais imaginé que j’allais prendre un mois de retard sur mon programme de compétition ? Je n’ai jamais imaginé reprendre si tard. Mais je fais tout pour aller aux Jeux.
Voir en ligne : Eurosport
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