Coach de l’année 2007 : Vitaliy Petrov récompensé
Publié le vendredi 28 décembre 2007 à 08h10min
Actuel entraîneur de la perchiste russe Yelena Isinbayeva, Vitaliy Petrov a été désigné jeudi entraîneur de l’année par l’IAAF. Portrait de l’homme qui façonna Sergey Bubka.
Le 16 juin 1990. Sergey Bubka et Vitaliy Petrov se séparent. La fin d’une collaboration de seize longues années entre le perchiste et son entraîneur. Une sale journée pour le technicien ukrainien, catapulté à la tête de l’équipe d’Italie, qui ne peut alors se débarrasser d’un goût d’inachevé, persuadé que les 6,30 mètres sont à portée de son poulain. « A tous points de vue, Sergey a été le garçon le plus extraordinaire que j’aie rencontré dans ma vie, relate Petrov sur le site de l’IAAF. Lorsqu’il avait 12 ans et qu’il a sauté pour la première fois avec une perche métallique, j’étais persuadé qu’il allait devenir un des meilleurs athlètes au monde et qu’il allait inscrire des records ».
Les deux hommes se quittent néanmoins en bons termes. Bubka reste sur un record du monde de 6,06 mètres réalisé à Nice en 1988 et Petrov lui a permis de grappiller rien moins que 21 centimètres en l’espace de seulement quatre saisons (1984-88). « J’étais alors en passe de me plonger dans le challenge le plus important de ma vie, reprend l’Ukrainien : travailler pour un pays qui n’avait pas la même culture de la perche que celle prodiguée dans l’ancienne Union Soviétique. Au même moment, Bubka s’entraînait seul avec l’aide d’assistants. Je lui ai simplement demandé de suivre le système d’entraînement que nous avions mis au point à Donetsk ».
Des conseils précieux qui permettront au maître ès perche de battre encore quinze fois le record du monde pour un total porté à 35 (17 en outdoor, 18 en indoor) et de hisser la barre de référence à 6,14 mètres après une virée victorieuse à Sestrières en 1994. Petrov, parti prodiguer ses conseils en Australie, au Brésil, en Argentine, au Mexique ou encore en Pologne suit de loin. Et approuve. Il lui faudra attendre quinze années pour reprendre du service auprès d’un autre phénomène : Yelena Isinbayeva.
La belle de Volgograd, sans rivale dans sa discipline, sent qu’elle ne progresse plus comme voulu. Elle se met en quête d’un nouveau mentor et frappe à la porte de Petrov. Qui refuse. Mais la recordwoman du monde s’entête et parvient à s’adjoindre ses services. Cap sur l’Italie pour la Russe qui reprend alors tout du début. « Elle a assimilé d’énormes changements dans sa vie à la manière d’une très grande championne reconnait, admiratif, son nouvel entraîneur. Tout est différent. Elle vit dans un autre monde et elle n’a ni famille, ni amis autour d’elle. Elle a eu besoin de temps pour s’adapter. Maintenant, elle est plus régulière dans ses sauts et nous avons fait tout ce qu’il fallait pour bâtir la base de nouveaux progrès ». Les Jeux Olympiques de Pékin pourraient lui permettre d’en faire la preuve. Et de décrocher son deuxième or olympique de rang avec, à la clef, un record porté à 5,02 mètres.
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