Coupe d’Europe : Trio de choc à Munich

La coupe d’Europe, Mehdi Baala, il connaît. Déjà victorieux à quatre reprises, trois fois sur 1500 m (2000, 2002 et 2004), une fois sur 800 m (2000), le tout assorti d’une 2 ème place sur 1500 m (en 2001, battu par l’Espagnol Redolat) Mehdi Baala part largement favori de sa course, c’est peu de le dire.

Dirringer : « Attention à Baddeley ! »

De ses adversaires, un seul a couru sous les 3’40 cette année, l’Anglais Andrew Baddeley. « Surtout, complète Jean-Michel Dirringer, l’entraîneur de Baala, il a pris la 3 ème place du mile d’Oslo en effectuant un très bon finish. A l’anglaise, en donnant tout. Il a tout de même devancé Daniel Kipchirchir Komen ! » A prendre au sérieux, donc. Surtout au regard des déroulements de course habituels en coupe d’Europe : les dix derniers 1500 se sont courus en moyenne à 3’46.
« Ce sont des courses qui se disputent sur des rythmes vraiment très lents et qui se terminent par une accélération relativement brutale. Mais sur ce que Mehdi a montré à Villeneuve d’Ascq (victorieux du 2000 m) et à quoi on ajoute le travail plus spécifique de vitesse qui a été fait ces dix derniers jours à Saint-Moritz, il devrait être prêt ». De bon augure avant le meeting de Strasbourg et des DNA, la semaine prochaine sur le stade de Hautepierre, où le miler alsacien tentera cette fois de décrocher, pour le moins, les minima avant Osaka (3’36"60).

Pour Pierre Joncheray, c’est la première participation à la coupe d’Europe pour ce coureur de 5000 m de la Wantzenau. Forcément un moment important. « Il a tout intérêt à se faire remarquer, commente son entraîneur, Fernand Kolbeck. C’est une belle entrée en matière pour lui après le meeting de Villeneuve d’Ascq ». Dans le Nord, Joncheray avait réalisé 13’39"41, un temps qui le place en 2 ème position des bilans des engagés. Mais qui ne veut surtout pas dire grand-chose, puisque seul trois des huit coureurs au départ ont disputé un 5000 cette saison. Les chronos de référence des huit concurrents se situent entre 13’15 (pour le Belge Monder Rizki, mais en 2004) et 14’12 pour le Polonais Lukasz Parszczynski.

Kolbeck : « Chaque place vaudra cher »

Là encore, difficile de tirer des plans sur la comète, tant les 5000 de coupe d’Europe peuvent parfois se réduire à un schéma du type « dix tours de footing et dernier kilomètre en accélérant ». Ce scénario ne serait pas forcément le plus favorable pour le Bas-Rhinois dont le registre 5000-10000 l’oriente vers une préférence pour les courses au train.
« Ce sera forcément très tactique. Chaque place vaudra cher. Il va falloir qu’il se batte pour rapporter le maximum de points. Mais c’est abordable. Tous ses adversaires semblent à sa portée. Je pense qu’il a réussi à surmonter la petite déception des championnats de France du 10000 (3 ème en 29’05). Il est bien, il est confiant ».

Contrairement à Pierre Joncheray, Mélanie Skotnik ne part pas dans l’inconnu ce week-end à la hauteur, puisqu’elle a participé aux deux dernières éditions de la coupe d’Europe. Troisième en 2005 à Florence avec 1,92 m, elle n’avait pris « que » la 6 ème place l’an passé à Malaga. « Elle avait ressenti une douleur au ménisque à 1,89 m et elle avait dû s’arrêter, se souvient son entraîneur et compagnon, Jimmy Melfort. Ç’avait d’ailleurs été le début des ennuis de santé ».

Melfort : « Au top à mi-juillet »

Depuis, tout va mieux, puisque Skotnik a battu le record de France cet hiver (1,97 m à Aubière). « Elle est dans un état de forme satisfaisant. Mais bon, le travail effectué n’a pas été fait spécifiquement pour la coupe d’Europe. Le but, c’est d’arriver au top vers la mi-juillet et d’y rester jusqu’aux championnats du Monde (Osaka 25 août - 2 septembre). Bon, cela dit, Mélanie a quand même envie de marquer sa présence, de rapporter un maximum de points et d’effectuer une belle performance collective avec pourquoi pas un podium ? »

La tactique est simple. « Elle devra aborder les barres d’un point de vue stratégique. 1,80 m pour commencer, je pense. Et puis finaliser au-dessus de 1,90 m. Mais pour une hauteur plus importante, c’est un peu tôt ». La concurrence européenne s’annonce sévère, comme à l’accoutumée : Viktoryia Styopina, l’Ukrainienne (2,02 m à Athènes en 2004), Ruth Beitia, l’Espagnole (2 m en 2003 et 1,97 m au début du mois) et Yelena Slesarenko, la Russe, championne olympique en titre, qui a franchi 2,02 m cette saison et 2,06 m à Athènes en 2004. « Slesarenko sera là ? Tant mieux ! C’est une bonne chose pour Mélanie. Elle va devoir élever son niveau. On verra ce dont elle est capable ».