David Ramard : « Peut-être sur 10000 m cet été »

Une progression qui lui permet de franchir un nouveau palier sur 42,195 kms. Il envisage toutefois de tenter sa chance sur 10000 m en vue des championnats d’Europe de Göteborg. Entretien.

David, racontez-nous votre marathon de Paris 2006...

J’avais décidé de partir sur les bases de 1h05’ au semi, d’aller plus vite sur la première partie de course, qui est la plus roulante à Paris. Abdellah Béhar devait me donner le rythme, être mon lièvre jusqu’au semi, puis un lièvre kényan devait m’emmener jusqu’au 30 ème. J’avais un peu peur par rapport au rythme, car je n’étais passé qu’en 1h06’ l’an passé. Finalement, nous sommes partis un peu lentement, puisque nous sommes passés en 30’50" au 10 ème km. Nous avons donc accéléré pour parcourir le deuxième 10 km en 30’30". J’ai senti le changement d’allure, mais comme nous étions un petit groupe, je l’ai bien digéré. Nous sommes finalement passés en 1h04’50" au semi, soit dix secondes plus vite que le temps prévu.

Et ensuite ?

Le groupe se rétrécissait peu à peu. Ahmed Ezzobayry a lâché vers le 34 ème (ndlr : le français a terminé en 2h14’14"), je me suis retrouvé avec un italien et un marocain. Nous étions tous en file indienne ! L’italien a accéléré au 35 ème, et là, je me suis accroché. C’était dur à partir du 38 ème, je ne pouvais plus prendre de relais. Mais j’ai serré les dents. C’est aussi grâce à lui si j’ai pu réaliser un tel chrono. Ce fut la course idéale, même si j’ai pris quelques relais entre le 28 ème et le 30 ème, car le lièvre kényan ralentissait.

Vous avez d’ailleurs amélioré de près de trois minutes votre record. Vous y attendiez-vous ?

Oui et non. Je visais moins de 2h13’. Je pensais être capable de faire entre 2h11’ et 2h12’. Ma préparation a été plus courte que celle de l’an passé, et j’avais peur qu’il ne me manque quelque chose en fin de course.

Comment expliquez-vous cette progression ?

L’an passé, à Paris, pour mon premier marathon, je valais sans doute déjà moins de 2h13. Il y avait moyen de faire un meilleur chrono, car nous avions perdu beaucoup de temps à nous regarder courir entre le 25 ème et le 30 ème km. Là, avec l’expérience en plus (le marathon de Paris 2005 était mon tout premier), avec l’entraînement pour les championnats du Monde 2005, avec une préparation améliorée puisque nous avons modifié quelques petits trucs avec mon entraîneur, Jean-Pierre Monciaux, les progrès sont logiques.

Comment imaginez-vous la suite ? Allez-vous postuler à une place sur marathon, pour les championnats d’Europe de Göteborg ?

Je n’ai pas encore pris ma décision, il va me falloir réfléchir. C’est encore tout frais ! J’ai envie d’améliorer encore ce chrono, sur un parcours plus rapide que celui de Paris, peut-être à l’automne prochain. Dans ce cas, je ne pourrai pas courir sur marathon cet été. Mais je me dis aussi que si on m’appelle pour la sélection et que j’entre dans les cinq premiers aux championnats d’Europe, ce peut être très positif pour moi. Disons que si les championnats d’Europe avaient lieu dans six mois, je chercherais sans doute à les courir.

Là, il reste quatre mois, et je me demande si ce n’est pas un peu court pour récupérer et bien se ré-entraîner. L’an dernier, à Helsinki, cela avait été très juste (ndlr : David Ramard avait abandonné sur le marathon en Finlande). Alors j’hésite. Peut-être vais-je tenter une sélection sur 10000 m pour la Suède, ce qui serait plus facile physiquement et me permettrait de travailler ma vitesse en vue de cet automne... Mais je dois encore y réfléchir.

Le 10 km vous tente encore ?

Je suis assez polyvalent. J’ai couru le cross court aux championnats de France pour aider mon club, et je sais que je dois encore gagner en vitesse, grâce aux 10 kms. D’ailleurs, mon super chrono dans la Prom’classic de Nice, en janvier (il avait gagné en 28’46", ndlr), m’avait permis de gagner en confiance. Je devrais courir sur 10 km à Langueux et à Clermont, et sur 3000 m aux Interclubs. Je déciderai après ça de la suite à donner à ma saison.