Driss El Himer : « A Pékin, il n’y aura pas de favoris »
Publié le lundi 7 janvier 2008 à 10h20min
Pour joindre Driss El Himer, mieux vaut attendre 11 h 30 du matin. Le meilleur crossman français de la décennie serait-il un lève-tard ? Pas vraiment. Car, en ce jeudi 3 janvier, il revient, comme tous les jours, de sa séance d’entraînement matinale. Fidèle à sa réputation de « dur au mal ». Son programme : une vingtaine de séries en côte puis une séance d’étirements. Le 10 km de Houilles, le 30 décembre dernier, n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. Pourtant, le natif de Khezazna (Maroc), 33 ans, a brillé lors de cette dernière sortie. 28’’37 et une 6ème place sur les talons de l’Ougandais Boniface Kiprop, un des cadors de la discipline. De quoi le mettre en confiance à sept mois du marathon des Jeux Olympiques de Pékin, son objectif majeur cette saison. Interview.
Driss, 28’’37 lors du 10 km de Houilles, c’est près de trente secondes de mieux qu’en 2006, sur le même parcours et à la même date. Votre réaction ?
Driss El Himer : Je suis satisfait. C’est un joli chrono vu la difficulté du parcours. L’an dernier, j’étais à cours d’entraînement. J’avais participé aux Championnats d’Europe de cross pour donner un coup de main par équipe. Cette année, j’ai préféré faire l’impasse sur cette compétition pour partir en stage. Ca a porté ses fruits et c’est ce qui fait la différence entre ces deux 10 km.
Cette course sur route à Houilles était un réel objectif ?
Non, ce n’était qu’une étape dans ma préparation. Je revenais d’un mois de stage au Maroc, à Rabat. Là-bas, je me suis entraîné seul même si j’ai parfois pu compter sur un de mes frangins qui évolue à un bon niveau national. Il me servait de lièvre.
Comment avez-vous planifié la suite de votre saison ?
Si tout se passe bien, il me reste deux cross : celui du Mans le 20 janvier et les Championnats de France le 2 mars. Avec un 7ème titre, j’égaliserais le record de victoires détenu par Noël Tijou. Mais l’objectif n°1 reste le marathon. Je vais tenter d’aller chercher les minima pour les Jeux Olympiques de Pékin. Où ? Je ne sais pas encore, c’est en discussion. Ca se jouera entre Paris, Rotterdam et Londres.
En 2007, vous aviez suivi le même programme. Et vous aviez dû abandonner lors du marathon de Paris suite à une blessure…
J’ai connu pas mal de pépins l’an dernier. J’ai donc modifié des petites choses dans mon entraînement. Je touche du bois mais si je me blesse, tant pis. Je vise un temps largement inférieur aux minima pour Pékin (2h10’30). 2h07, 2h08, ça serait parfait… Je n’ai pas d’entraîneur donc j’essaye de me préparer avec vigilance. J’établis un plan d’entraînement sur trente à soixante jours. Mas je n’hésite pas à le modifier en fonction de mon état de forme et de la météo. Je suis à l’écoute de mon corps. En revanche, quand je décide de faire une séance, je suis très dur avec moi-même.
Vous avez 33 ans. Vous êtes-vous fixé une date butoir de fin de carrière ?
Non, il n’y a pas de date limite tant que le corps et les résultats suivent. Je continue à me faire plaisir. J’approche de la fin de parcours mais je n’ai pas de regrets. Il ne me manque que la cerise sur le gâteau, cette médaille individuelle en grand championnat. A Pékin, le marathon sera délicat pour tout le monde avec la pollution et l’humidité. Il n’y aura pas de favoris.
Vous avez quitté l’Olympique de Marseille pour signer à l’ASPTT Strasbourg. Pourquoi ?
J ’habite en Alsace depuis 2003. Le départ de Mehdi (Baala) est finalement bien tombé car, par respect, je ne voulais pas entrer en concurrence avec lui. Les gens qui me connaissaient dans l’Est me demandaient à chaque fois pourquoi je ne rejoignais pas le club local. C’est fait !
Voir en ligne : FFA
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