Élodie Guégan : « J’ai eu un sentiment de dégoût »
Publié le mercredi 27 août 2008 à 17h15min
Jeux olympiques 2008. Rentrée lundi soir de Pékin, la Morbihannaise souhaite oublier le plus rapidement possible sa mésaventure chinoise.
« Nid d’oiseau » de Pékin, samedi 16 août, 19 h 50 heure locale (13 h 50 heure française). Ce qui devait être la course de la consécration, s’est vite transformé en chemin de croix. Brisée dans son élan au début du second tour de sa demi-finale du 800 m, Élodie Guégan a vu s’envoler ses rêves de finale olympique. Victime d’une péritendinite au niveau du tendon d’Achille, la Morbihannaise doit tirer un trait sur le reste de sa saison. En espérant revenir encore plus forte en 2009.
Élodie, dans quel état étiez-vous au moment du fâcheux incident survenu il y a une dizaine de jours ?
J’ai eu un sentiment de rage, de dégoût. Pour la première fois de ma carrière, j’ai dû me résoudre à abandonner une course, à me ranger sur le bord de piste. Je me suis dit : « Ce n’est pas possible que cela arrive maintenant, lors de la demi-finale des Jeux ». J’ai fondu en larmes en raison de toute la pression accumulée les semaines précédentes. Heureusement, mon coach (Bruno Gajer) est tout de suite venu auprès de moi, essayant de trouver les mots justes pour me réconforter. Ça n’a pas été évident pour lui...
On a évoqué le pire au sujet de votre blessure. Il était question notamment d’une rupture du tendon d’Achille...
Sur le coup, je savais qu’il ne s’agissait pas de ça. J’avais déjà mal au bout de 200 m, mais je me disais qu’avec l’envie et le mental, ça allait passer. C’est au moment de l’accélération, à la fin du premier tour, que j’ai ressenti comme une décharge. À l’arrivée, c’est une péritendinite, ce qui est tout aussi embêtant qu’une rupture. Ce genre de blessure peut revenir à tout moment. Il n’existe pas de recette miracle pour la résorber. Il va donc falloir gérer au mieux les prochaines séances d’entraînement.
Le fait d’avoir cravaché pour décrocher les fameux minima olympiques, peut-il expliquer ce qui est arrivé ?
C’est sûr que cela ne m’a pas facilité la tâche, sachant que j’avais des douleurs récurrentes au tendon ces derniers mois. Au mois de juillet pourtant, ça allait. C’est au moment du stage d’avant-Jeux que j’ai beaucoup souffert. Pour calmer le mal, tout y est passé : anti-douleurs, anti-inflammatoires, poche de glace, etc... Après ma série (le 15 août), il était encore présent. Il me restait 24 h avant la demi-finale et j’étais très fatiguée. Au moment de l’échauffement, je ne pouvais rien faire avec les pointes. J’ai été prise de panique, catastrophée : j’étais alors davantage focalisée sur mon tendon que sur ma course.
Avez-vous vu les images de cette maudite demi-finale ?
Non, pas encore. Je me donne encore quelques jours avant de la regarder. Pas pour me lamenter sur mon sort, mais bel et bien pour me donner de la motivation en vue des quatre ans à venir. C’est le premier échec de ma carrière, et je n’ai pas envie de rester là-dessus.
Vous êtes revenus en France avec une partie de la délégation tricolore, notamment les handballeurs. De quoi mettre un peu de baume au coeur, non ?
C’est vrai que ça m’a fait plaisir de faire le retour avec eux. Obtenir une médaille aux Jeux, c’est le « must », surtout quand elle est en or. En athlé, on a essuyé pas mal de critiques avec notre maigre bilan (une seule médaille). Mais moi, j’ai vu de belles 4es, 5es places. On ne fait pas de performance en claquant des doigts. Il règne sans doute encore un peu d’amateurisme dans notre discipline. Beaucoup de choses sont à revoir. Ce sera le travail de toute une équipe, pas seulement d’une ou deux personnes.
Au final, quel bilan tirez-vous de votre première olympiade ?
Il est forcément mitigé. Sur le plan sportif, tout ne s’est pas déroulé comme je l’aurais souhaité. Mais je suis hyper contente d’avoir participé à ces Jeux, parce que je me suis arrachée pour avoir ma place. Ce que j’ai vécu à Pékin, c’était grandiose, impressionnant. On me l’avait dit avant, mais j’attendais de voir. On était en quelque sorte dans un monde parallèle. Cela donne envie d’y être à nouveau dans quatre ans.
Quel va être votre programme désormais, dans les mois à venir ?
Je suis à l’arrêt complet jusqu’à mi-septembre. Je vais consulter un podologue, passer divers examens. Ma saison étant terminée, je vais pouvoir me concentrer sur la suivante, afin de me redonner les moyens de bien faire. J’ai encore une boule à l’estomac par rapport à ce qui s’est passé, j’ai donc besoin de relâcher, de relativiser aussi. Je reprendrai lors des compétitions en salle, l’hiver prochain. Avant de penser aux prochains Mondiaux en plein air, à Berlin. N’étant pas fataliste, je me dis que la chance me sourira, cette fois-ci.
Voir en ligne : Vannes MaVille
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