Elodie Guégan : « Je vais être très prudente… »
Publié le mardi 2 décembre 2008 à 06h19min
L’image a marqué les esprits. Elodie Guégan, se tordant de douleur sur la piste du stade olympique de Pékin et réconfortée par l’heptathlonienne Marie Collonvillé. Plus de trois mois après son abandon pour blessure en demi-finale du 800 m des JO, la demi-fondeuse bretonne a repris l’entraînement.
Sans toucher à la piste, pour l’instant, mais avec beaucoup de plaisir à la clé, les sensations commençant déjà à bien revenir. Si la saison 2008 de la protégée de Bruno Gajer s’est mal terminée, elle restera tout de même comme sa plus aboutie. Elodie Guégan a en effet franchi un cap, tant sur le plan mental que sur le plan chronométrique (1’58"93), en jouant sa carte à fond lors des meetings Golden League. De quoi lui ouvrir l’appétit à l’orée d’une saison 2009 marquée par les Championnats du Monde de Berlin. Car la spécialiste du 800 m a encore de la marge. On a tendance à l’oublier, mais elle n’a que 22 ans…
Elodie, comment vous portez-vous un peu plus de trois mois après votre abandon pour blessure en demi-finale des Jeux olympiques ?
Ça va beaucoup mieux. J’ai repris l’entraînement à un bon rythme, tous les jours. Pour l’instant, je m’entraîne seulement en nature. J’ai facilement mis deux mois pour récupérer. J’ai repris en octobre sans courir, avec seulement de l’entretien ou des séances en piscine. J’allais chez le kiné tous les jours pendant plus d’une heure pour me faire masser. J’ai été victime d’une sorte de déchirure de l’aponévrose. Je vais passer des échographies pour que l’on sache comment évolue la cicatrisation.
Quelles sont vos sensations à l’entraînement ?
Au début, ça a été un peu dur. J’avais toujours une petite crainte car j’ai quand même eu très mal à Pékin. De toute façon, quand on reprend, on a toujours plein de petites gênes. Pour l’instant, je fais des footings, du fartlek et du fractionné. J’ai fait également deux séances de côtes.
Sur le plan mental, ces deux mois de repos forcé n’ont pas été trop compliqués à vivre ?
Le mois de repos en septembre n’est pas mal tombé. C’est une période où l’on a besoin de récupérer psychologiquement de la saison estivale. Mais, en octobre, je me suis dit : « Mince, je ne pensais pas que ça mettrait autant de temps ! » On me disait que j’avais une cicatrice de dix centimètres au mollet. On me disait que l’attente allait être longue mais sans me donner de durée d’indisponibilité exacte. A ce moment-là, j’ai un peu douté.
Il va falloir maintenant éviter la rechute…
Il y a la guérison mais, maintenant, l’objectif est que la douleur ne revienne pas. Je vais être très prudente. Des massages sont au programme car je « crampe » facilement au niveau des mollets. Je vais également mettre l’accent sur les étirements et sur les soins au quotidien. S’il y a une année où il faut lever un peu le pied, c’est bien celle-là, pour être prête pour les trois suivantes.
Pensez-vous en avoir trop fait l’an dernier ?
Je n’ai peut-être pas été assez à l’écoute de mon corps. J’aurais pu prendre un peu de repos en février et mars. Mais, en année olympique, c’est toujours un peu particulier. Lorsque j’ai enchaîné les meetings en juin et juillet, je n’ai pas senti de douleur. Elle est seulement apparue fin juillet-début août.
Vous vous entraînez toujours à l’INSEP avec Bruno Gajer. Le groupe d’entraînement a pas mal évolué…
Il y a pas mal d’athlètes qui sont arrivés et d’autres qui sont partis. Mais l’ambiance est toujours aussi bonne. D’ailleurs, plus ça va, plus il y a de garçons. Kevin Hautcoeur, Otmane Belharbazi et Timothée Bommier ont rejoint le groupe. Mais ils ne peuvent pas m’aider car nous n’avons pas les mêmes allures spécifiques. En revanche, on peut, par exemple, faire la PPG (préparation physique générale) ensemble.
Pensez-vous courir en salle cet hiver ?
Je vais essayer de ne pas faire de salle. L’année dernière, j’ai enchaîné deux grosses saisons hivernale et estivale. En plus, j’ai pris du retard dans ma préparation. Mais, si je me sens bien, je sais que j’aurai envie de faire une ou deux sorties. J’aime la compétition, c’est mon moteur. Huit mois sans compétitions, ça fait long. Mais si je ne suis pas au point ou qu’il y a un danger, je ne prendrai pas de risques.
Ensuite, il sera temps de penser aux grands rendez-vous de l’été…
Je veux déjà réussir à me qualifier pour les Mondiaux de Berlin. Ensuite, je ferai de mon mieux. J’ai une petite revanche à prendre par rapport à l’an dernier. Et puis, j’améliore mes chronos depuis que je suis ici, à l’INSEP. C’est quelque chose de très plaisant pour nous les athlètes, car on a toujours l’œil un peu rivé sur le chronomètre. Donc j’aimerais encore battre mon record en 2009.
Dans quels secteurs possédez-vous le plus de marge de progression ?
J’ai toujours pensé que l’on peut progresser sur le plan du mental toute sa carrière. Sinon, je pense que j’ai pas mal de trucs à améliorer dans tous les secteurs. Je vais avoir 23 ans (le 19 décembre). Je n’en suis pas encore à l’âge de dire que je peux me reposer sur mes acquis !
* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer
Voir en ligne : FFA
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