Eunice Barber : « Je n’ai rien à perdre »
Publié le samedi 25 août 2007 à 20h31min
Alors que Carolina Klüft a déjà marqué la première journée de l’heptathlon, sa grande rivale des dernières saisons, Eunice Barber, se concentre sur la longueur. La Française a choisi de faire l’impasse sur l’heptathlon pour « se préserver » avant 2008 et les Jeux Olympiques.
Eunice Barber, avez-vous suivi le début de l’heptathlon ce samedi ?
Non, pas du tout. J’étais déjà dans ma compétition à venir. Et puis, de toute façon, on n’a pas montré l’heptathlon à la télévision. Je n’ai pas suivi parce que j’ai décidé de faire la longueur et que le reste m’importe peu. Ce qui compte, c’est de me concentrer sur ce que j’ai à faire.
Avec quels objectifs arrivez-vous à Osaka ?
Je n’ai rien à perdre. Je vais tout donner et ne pas prendre la compétition à la légère. Pour moi, tout le monde est dangereux sur ce concours. Je donne toujours ce que j’ai, tout est possible et j’ai encore des choses à faire à la longueur.
Pourquoi avoir renoncé à l’heptathlon ?
Parce qu’il était très important de se préserver, de faire un break avant 2008. Ce sera une année phare pour moi avec les Jeux et l’espoir d’avoir enfin une médaille olympique.
Cela n’a-t-il pas été une décision trop difficile à prendre ?
Disons que j’ai ajouté de la sagesse par rapport à ma motivation. Je suis toujours très motivée pour participer à l’heptathlon. Deux-trois personnes m’avaient déjà fait la remarque. Cela m’a fait réfléchir. J’en ai parlé autour de moi et on a respecté mon choix.
Vous êtes donc déjà à Pékin ?
Non, je n’ai pas encore la tête à ça. Il ne faut jamais anticiper les choses. Par exemple, avant, j’avais décidé de mettre un terme à ma carrière à trente ans. Puis j’ai décidé de continuer encore quatre ans...
Et après les Jeux...
Ce ne sera pas terminé. Mais j’aimerai faire d’autres choses. Ce qui est sûr, c’est que j’arrêterai de faire de l’heptathlon pour pratiquer d’autres disciplines : les haies, le sprint et continuer la longueur. Les gens ne me connaissent pas là-dessus et je pense que je peux faire quelque chose. Et puis il y a d’autres choses en dehors de l’athlétisme. Par exemple, je suis en train de créer une marque de vêtements ’’classe’’.
Est-ce important d’assurer ainsi son avenir ?
Il y a pas mal de gens de mon âge qui sont perdus, qui n’arrivent pas à se dégager de leur passion, même après avoir arrêté, même après avoir connu la gloire. J’ai envie d’aller dans un autre domaine et de réussir. Des amis d’enfance me l’ont souvent répété : fais des études, fais quelque chose d’autre. J’en ai pris conscience et cela m’a rendu confiante.
En arrivant sur la longueur, vous n’êtes pas en terrain inconnu
C’est confortable d’être dans une discipline où vous avez déjà des médailles. A la longueur, je retrouve ma personnalité. Je suis sérieuse dans ce que je fais. Mais je vais aussi prendre du plaisir et ne pas me mettre de pression.
Il faudra aussi vaincre la chaleur dont tout le monde parle ici
Mais tout le monde aura chaud. Et ce sera à celles qui seront les plus fortes. Qu’il pleuve ou qu’il neige, ce sera pareil, il faudra rester concentré. A Helsinki, les gens disaient : mais il pleut tout le temps. Ici, c’est le contraire. Et puis, je m’entraîne à Los Angeles, donc c’est un avantage. Et je suis originaire d’Afrique, ça aussi, c’est un avantage.
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