Gaëtan Bucki : « J’y crois encore »

Sera-t-il rétabli à temps pour arracher un billet pour les championnats d’Europe de Göteborg ? Premiers éléments de réponse ce vendredi soir à Villeneuve d’Ascq, puis jeudi à Noisy-le-Grand. Entretien.

Gaëtan, vous avez connu un bel hiver, frôlant la barre des 20 m au poids avec une pointe à 19,70 m lors des championnats de France. Mais depuis, vous avez connu quelques soucis...

La reprise de l’entraînement, s’est bien passée. Je me suis entraîné tout au long du mois d’avril à l’Insep, puisque j’étais en formation professionnelle sur Paris (ndlr : il est en passe de devenir éducateur auprès des services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse). Mais la veille du premier tour des Interclubs, j’ai subi un accident domestique bête. Je suis tombé dans mon escalier, et quelques fibres à l’insertion d’un tendon de la cuisse gauche se sont déchirées. C’est aujourd’hui en bonne voie, mais j’espère simplement désormais lancer à nouveau sans douleur. Le problème, et ce qui me fait enrager, c’est que cette blessure intervient après le gros de la préparation, au moment où on commence à s’affûter. J’avais de bonnes sensations, nous avions procédé à quelques changements techniques par rapport à cet hiver, qui commençaient à porter leurs fruits. Cela m’a coupé dans mon élan. J’avais repris tôt, car j’avais préféré arrêter la saison hivernale avant son terme.

Vous aviez d’ailleurs décliné la sélection pour la coupe d’Europe des lancers à Tel-Aviv...

Oui, j’étais tout simplement hors de forme, et je savais que je ne pourrais pas lancer à mon niveau. Le règlement de la compétition prévoyant qu’un seul lanceur par discipline était pris en compte, cela ne pénalisait pas l’équipe. Je ne voulais pas y aller juste à titre personnel, être simplement « consommateur » d’une sélection.

Qu’attendez-vous de la saison qui pour vous s’ouvre vendredi soir à Villeneuve d’Ascq ?

Je ne peux pas dire que je n’en attends rien... Ce soir, ce sera une prise de contact. Une blessure comme celle que j’ai subie n’annihile tout de même pas tout le travail effectué. Techniquement, je pense avoir progressé ; au niveau de la musculation, je ne suis pas loin des barres de cet hiver. Le problème tient dans les bondissements et la réactivité, qui sont habituellement mes grosses qualités, et que je ne peux pas travailler en ce moment. Du coup, une performance autour des 19 m vendredi soir serait déjà satisfaisante. En fait, j’aimerais surtout lancer à pleine intensité sans me faire mal.

La barre des 20 m, que vous cherchez à atteindre avec Yves Niaré depuis quelques saisons, est-elle tout de même envisageable pour cet été ?

C’est difficile à dire... Techniquement, je n’étais pas à un niveau optimal cet hiver, je peux progresser. Et je dois bien reconnaître que cette limite était un objectif. Yves comme moi sommes capables de l’atteindre. Mais il faut arrêter d’en parler, et les faire...

Vous croyiez encore à une saison normale pour vous ?

Jeudi prochain, nous lançons au meeting de Noisy, qui servira de sélection pour la coupe d’Europe (ndlr : les 28 et 29 juin en Espagne). Je serai alors plus à même d’évaluer tout cela. Mais il est sûr que si je lance alors à 18,80 m en ayant de mauvaises sensations, je serai quelque peu pessimiste.

Vous y croyez encore ?

Bien sûr, j’y crois encore. Mais je suis un petit peu dégoûté. Une blessure à l’entraînement fait partie du jeu... Mais c’est la deuxième fois que je suis handicapé par des accidents domestiques bêtes. Je dois avoir un chat noir au dessus de la tête ! Après Noisy, il restera cinq semaines avant les championnats de France. De quoi travailler sur un nouveau cycle.