Haies : Interview d’Adriana Lamalle
Publié le mardi 7 février 2006 à 18h12min
Adriana Lamalle est de retour. L’ex junior prodige, revenue sur le devant de la scène l’été dernier à Helsinki, où elle avait atteint les demi-finales des championnats du monde, attaque la saison en salle avec l’intention de franchir un nouveau cap. Et en tenant ferme la barre et la direction qui l’ont ramenée vers le haut niveau. Entretien.
Adriana, où en êtes-vous en ce début de saison hivernale, après un été 2005 qui a marqué votre grand retour au premier plan ?
Cette saison hivernale va essentiellement me permettre de travailler pour la saison estivale. Je sais que mon point fort est la deuxième partie de course. Cet hiver, je veux le consacrer à essayer de partir vite. Avec mon entraîneur, François Pépin, je travaille donc le départ, l’enchaînement de la première et de la deuxième haie. L’hiver va me permettre de me confronter aux meilleures françaises sur les débuts de course, comme Patricia Girard par exemple.
Comment vous sentez-vous par rapport à l’année dernière à la même époque ?
Beaucoup mieux, c’est sûr ! Cela n’a même rien à voir. Il y a un an, je venais de régler mes problèmes physiques grâce au docteur Licha, un orthodontiste qui travaillait auparavant à l’Insep, et qui a résolu mes soucis en travaillant sur mes dents. C’est lui qui m’a permis de revenir à mon niveau. Aujourd’hui, par rapport à l’an passé, j’ai gagné en vitesse, et beaucoup de gens me disent que j’ai perdu du poids...
C’est vrai ?
Bien sûr !
Quels sont les points sur lesquels vous voulez progresser ?
Mon point faible, je l’ai dit, tient dans le départ. Je suis trop attentiste, je ne provoque pas la haie, je ne « dégaine » pas. Cela me coûte cher en terme de chrono à l’arrivée. Et puis, j’ai encore à gagner en technique. Mais j’ai déjà appris un certain nombre de choses l’an passé, dans les meetings, dans les courses de haut niveau. François Pépin connaît d’ailleurs tout ça, lui qui a entraîné plusieurs athlètes de niveau mondial.
Ces choses que vous avez apprises, quelles sont-elles ?
L’athlétisme de haut niveau, c’est aussi une attitude professionnelle à respecter. Une rigueur alimentaire, un comportement... Il ne suffit pas d’aller s’entraîner. Le haut niveau est vraiment un état d’esprit. Les choses ne doivent pas se faire ou s’obtenir après, ni demain, mais maintenant, tout de suite. J’ai des exemples sous les yeux, avec Leslie Djhone et Marc Raquil, qui s’entraînent avec moi, et qui sont de vrais pros. Je vois aussi que Linda Ferga (Khodadin) revient à force de persévérance. C’est vraiment un état d’esprit. J’ai ma chance, cela ne dépend plus que de moi.
Comment jugez-vous votre début de saison, et vos 8"26 sur 60 m haies réussis en Finlande ?
C’est moyen. Mais après un petit souci de santé, une contracture en début de saison, je ne dois pas trop m’en vouloir non plus, même si je pensais faire beaucoup mieux au vu des entraînements que je réalise ces derniers temps. Si ça ne paye pas maintenant, ça va forcément payer dans l’année. L’hiver est juste un tremplin.
Les mondiaux en salle de Moscou (10-12 mars) sont-ils un objectif ?
Ce n’est pas un objectif concret, car je veux surtout travailler cet hiver, mais les minima sont à ma portée, et il y a peut-être quelque chose à défendre. Mais je ne suis pas sûre de valoir moins de 8" dès cette année sur 60 m haies. Et c’est le niveau qu’il faut pour passer au moins en demi-finales. Je n’ai pas encore ce rythme. Pour l’heure, je suis encore en train d’acquérir de l’expérience. C’est comme si on rodait une voiture...
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