JO 2012 : Laura Flessel portera le drapeau francais
Publié le lundi 14 mai 2012 à 17h20min
L’escrimeuse française sera le porte-drapeau français des Jeux de Londres. Elle est la troisième femme à recevoir une telle distinction. C’est officiel ! Laura Flessel sera le porte-drapeau de la délégation française lors des Jeux olympiques de Londres.
Le 27 juillet prochain, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des JO, l’escrimeuse française portera haut les couleurs tricolores, quatre ans après Tony Estanguet. Par cette décision, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) salue le parcours exceptionnel de la "Guêpe", figure emblématique des Jeux olympiques et de sa discipline : l’escrime. En effet, à 40 ans, Laura Flessel pourra se vanter de participer à ses cinquièmes Jeux, cet été. Mieux, en dix-sept ans de carrière, l’épéiste française a réussi à combiner longévité et performance. Même si ces belles années sont derrière elle, elle affiche un palmarès rare dans le sport français : cinq médailles olympiques, dont deux titres en 1996, treize médailles mondiales, dont six sacres de championne du monde, et quinze couronnes nationales. D’autant qu’elle pratique le sport qui est le plus gros pourvoyeur de médailles olympiques françaises depuis 1896 avec pas moins de 115 breloques. Le profil idéal en somme. Pourtant, la désignation de la "Guêpe" a mis du temps à se dessiner, le débat ayant longtemps fait rage au sein du sport français entre les pro-Flessel d’un côté et les partisans de Tony Parker de l’autre. Le 4 mai dernier, l’avant-dernier vote de la commission n’avait d’ailleurs pas permis de départager les deux athlètes, recueillant trois voix chacun. Cette égalité parfaite ne faisait pas les affaires du CNOSF qui aurait largement préféré un consensus entourant la désignation du porte-drapeau français.
À travers ce dilemme, c’est surtout deux visions du sport et de l’olympisme qui se sont affrontées. En choisissant la native de Pointe-à-Pitre, le sport olympique français est donc resté fidèle à ses critères traditionnels en matière de désignation des porte-drapeaux tricolores. Pour autant, Denis Masseglia, le président du CNOSF, avait tenu à trancher avec le sectarisme d’antan : "Les valeurs de l’olympisme ne sont pas l’apanage d’une discipline ou d’un athlète en particulier". Une façon de relancer Tony Parker, malgré les critiques s’abattant sur lui. En cause : son côté "bling-bling" et son rythme de vie diamétralement opposé au quotidien de la majorité des athlètes olympiques. Finalement, les tergiversations ont pu prendre fin avec le vote de jeudi dernier dévoilé seulement aujourd’hui, les membres de la commission n’étant plus que cinq au lieu de six (Tony Estanguet, absent, participait aux championnats d’Europe de canoë-kayak auxquels il s’est classé second). Dès lors, plus d’égalité possible, et la Guêpe a pu prendre son envol.
Troisième femme de l’histoire des JO
Ce résultat est vécu comme un véritable soulagement pour une grande partie des athlètes qui voient dans cette annonce la récompense d’un des leurs dont ils se sentent proches. Mais ce n’est pas tout. La part de symbolique est importante. Teddy Riner, un temps pressenti avant qu’il n’annonce ouvertement qu’il n’accepterait pas de porter le drapeau pour mieux se focaliser sur son objectif d’or olympique, avait d’ailleurs subtilement glissé : "Ce serait bien que ce soit une femme !" Souhait exaucé. Et pour cause, Laura Flessel ne sera que la troisième femme à recevoir un tel honneur après la nageuse Christine Caron en 1968 et Marie-José Pérec en 1996. En étant porte-drapeau, la "Guêpe" entre donc au Panthéon des grandes dames du sport français.
Alors, avant même d’apprendre la décision du comité, la "Guêpe" a tenu à relativiser : "C’est un immense honneur, mais c’est aussi énormément de responsabilités et de pression. Il y a très peu de porte-drapeaux qui sont revenus avec l’or olympique". Et ce n’est pas Tony Estanguet qui dira le contraire. Le kayakiste, double champion olympique en titre en 2000 et 2004, n’avait terminé que neuvième en 2008, l’année où il a porté le drapeau français. Pour autant, cette chape de plomb n’a pas empêché Marie-José Pérec et David Douillet, tous deux porte-drapeaux en 1996 et 2000, de ravir l’or olympique. Alors, seize ans après la dernière athlète féminine à ce poste, pourquoi la "Guêpe" n’imiterait-elle pas la "Gazelle" ?
* Article publié par Alexandre Ferret
Voir en ligne : Le Point
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