JO 2012 : Paris soigne son image
Publié le jeudi 5 mai 2005 à 09h56min
A deux mois de l’élection, le 6 juillet à Singapour, par le comité international olympique (CIO), de la ville qui accueillera les jeux olympiques et paralympiques de 2012, Paris peaufine une image de sérieux et d’universalité.
La capitale française a retenu la leçon de ses deux échecs précédents, en 1992 (Barcelone) et pour les JO de 2008 (Pékin), et soigne l’image d’une candidature maîtrisée et équilibrée au niveau budgétaire, tout en rappelant son expérience des grands événements (Mondial-1998 de football, Mondiaux 2003 d’athlétisme).
"Je ne pense pas que notre candidature aurait autant de poids qu’aujourd’hui si nous n’avions pas été battus par Barcelone, puis Pékin", estime Armand de Rendinger, directeur international de Paris 2012, dans un entretien avec l’AFP. "2008 était très important pour nous. Ca a été une leçon importante. Nous avons appris à écouter le CIO et à ne pas vouloir imposer nos idées".
La nouvelle vision des jeux est contenue dans les 177 propositions présentées il y a deux ans à Prague par le président du CIO, Jacques Rogge, qui a souhaité le retour à la mesure, la fin du gigantisme et du béton, la maîtrise des budgets, le respect de l’environnement, la contribution des jeux au développement durable.
La capitale française, dit-on à Paris 2012, veut montrer que "des villes moyennes à partir d’infrastructures existantes peuvent organiser des jeux à un coût modéré et en laissant un héritage".
La fin du nombrilisme
Les français candidats pour 2008 avaient été perçus comme "arrogants", semblant estimer qu’il suffisait d’être français pour obtenir les jeux.
Rendinger, qui a travaillé comme consultant pour cinq candidatures (Atlanta, Nagano, Sydney, Barcelone et Paris 2008), ne minimise pas les atouts des autres villes (Londres, Madrid, New York et Moscou) mais estime que l’heure de Paris est venue.
"Toutes ces villes sont plus que capables d’organiser les JO. Mais il y a toujours un moment décisif et je pense vraiment qu’aujourd’hui c’est le moment pour Paris", explique-t-il.
Paris a notamment compris le besoin de s’ouvrir aux expériences extérieures.
Philippe Baudillon, directeur général de Paris 2012, et Rendinger ont ainsi embauché à l’étranger. "Nous voulions dans notre équipe des britanniques, des australiens, des grecs. Ils nous apportent une autre vision. Ils nous obligent à nous regarder, à voir nos forces et nos faiblesses", explique Rendinger.
Paris est-il toujours favori ? "Nous ne devons commettre aucune erreur, poursuit-il. Il nous faut convaincre les membres du CIO que nous sommes à leur côté, que nous voulons être le catalyseur qui les aidera à propulser les jeux dans le futur".
La caution de champions
Paris, qui fait l’unanimité des sportifs en France, a reçu des soutiens remarqués d’athlètes de renom mondial comme l’ailier mythique des All Blacks Jonah Lomu. "La France a toutes les infrastructures" pour organiser les JO, a-t-il dit.
La quadruple championne olympique allemande de canoë Birgit Fischer, qui a participé à six jeux olympiques, a quant à elle été séduite par le concept "un village, deux noyaux", et par l’attention portée aux athlètes.
Pour le pongiste autrichien Werner Schlager, champion du monde en 2003, l’atout de Paris est le public. "Si les jeux sont à Paris, le tennis de table pourra compter sur un public nombreux et passionné".
D’autres stars mondiales comme le footballeur libérien George Weah, le cavalier brésilien Rodrigo Pessoa, ou l’ancien champion de handball suédois Magnus Wislander ont apporté leur soutien.
Même le sextuple vainqueur du Tour de France, l’américain Lance Armstrong, a plaidé la cause parisienne. "Pour être honnête, je pense que Paris mérite les jeux," a-t-il confié au quotidien le Parisien avant de soutenir officiellement New York.
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