JO : La légende du marathon
Publié le dimanche 24 août 2008 à 10h46min
Né d’une légende, le marathon est la discipline symbolique des Jeux Olympiques depuis leur origine. Depuis plusieurs décennies, les Africains sont devenus les rois de cette épreuve reine. Revivez les plus beaux moments de l’histoire de ces 42 kilomètres de légende.
Le marathon, qui clôture le programme d’athlétisme des Jeux de Pékin, dimanche, comme de tradition, est légendaire parce que né d’une légende, celle du soldat Philippidès courant jusqu’à en mourir à Athènes pour annoncer la victoire sur les Perses à Marathon. Dominateurs depuis deux décennies sur la distance, les Kenyans avaient été jusqu’à présent insensibles à la légende, privilégiant les price-money des grands marathons courus au printemps et à l’automne. Pourtant à Pékin, le Kenya devrait ouvrir enfin son palmarès sur la plus longue des distances, ayant réuni ses meilleurs éléments.
Il y a déjà Martin Lel, trois fois vainqueur à Londres et double lauréat à New York. Lel est accompagné par le jeune Sammy Wanjiru, deuxième cette année à Londres, également détenteur du record du monde du semi-marathon, et Kipkoech Cheruiyot, triple lauréat à Boston. La voisine Ethiopie, plus nationaliste, s’était prise de passion pour l’épreuve des Jeux depuis qu’Abebe Bikila, soldat de la garde impériale, avait triomphé à Rome (1960), en courant pieds nus. Vingt-quatre ans après l’invasion de son pays par l’Italie fasciste, Bikila franchit en vainqueur l’Arc de Constantin. Tout un symbole. Pour éviter la chaleur, la course fut disputée en fin d’après-midi. Bikila gagna aussi à Tokyo (1964). Victime d’un accident de la route en 1969, Bikila termina sa vie en fauteuil roulant et mourut à 41 ans.
Occasion perdue
Double champion olympique du 10.000 m (1996/2000), Hailé Gebreselassie a perdu l’occasion de rejoindre son illustre compatriote. Le détenteur du record du monde (2h04:53) a renoncé au marathon des Jeux, expliquant qu’il redoutait la pollution et la chaleur humide. Une prétexte, semble-t-il. Gebreselassie s’alignera fin septembre à Berlin, où il avait battu l’an dernier la marque planétaire (2h04:26.), qui se monnaye bien mieux que la gloire olympique. Pour ajouter un 5e titre (tous chez les messieurs) à sa collection, l’Ethiopie a délégué Deribe Merga (2h06:38) et le plus jeune Tsegaye Kebebe (2h06:40), impressionnant à Paris.
Depuis la victoire du berger grec Spiridon Louis, vainqueur des premiers Jeux modernes, en 1896 à Athènes, le marathon est jalonné d’histoires. Comme celle de Dorando Pietri, à Londres en 1908, qui entra en tête dans le stade. Mais le petit Italien, à bout de forces, tomba une première fois à quelques dizaines de mètres de l’arrivée, se releva, tomba, se releva. Un officiel l’aida à sa 5e station du chemin de croix à enfin franchir la ligne d’arrivée. Vainqueur éphémère, Pietri sera disqualifié. Et la reine d’Angleterre, émue, lui offrira une coupe en or.
A Berlin, en 1936, c’est le Japonais Son Kitei qui gagne. En fait, il s’appelle Sohn Kee-chung, citoyen de Corée, alors occupée par les Nippons. Son nom a été "japonisé". Il baisse la tête quand monte au mât le drapeau frappé du soleil rouge et que retentit l’hymne de l’Empire. En 1988, Sohn Kee-chung, alors âgé de 76 ans, entra dans le stade de Séoul avec la torche olympique.
Voir en ligne : Eurosport
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