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Je suis cardiaque, mais je cours le marathon !

Publié le lundi 30 octobre 2006 à 13h59min

Bon an mal an, des « ex-cardiaques » en grande forme courent le marathon de Boston, de New York, de Montréal et d’autres encore. Ces gens reviennent de loin (certains ont frôlé la mort), mais ils ont compris le message de leur médecin : si l’exercice est bon pour le cœur en santé, il devient vital pour le cœur malade.

Pourquoi en fait ? Parce que l’exercice permet au patient cardiaque de se remettre sur pied beaucoup plus rapidement que s’il restait alité comme on le lui imposait jadis. Mieux : des études ont démontré que le traitement-exercice diminue de façon marquée le risque d’une récidive, parfois mortelle, durant les trois années suivant un premier infarctus. Cet effet protecteur vient du fait que l’exercice rend le sang plus liquide (un effet aspirine quoi !), réduit les plaques d’athérome dans les coronaires, lorsqu’il est jumelé à une alimentation faible en gras, rend le sang moins gras (diminution des taux de triglycérides et augmentation des taux de bon cholestérol) et ralentit le durcissement de l’artère (resténose) chez les personnes ayant subi une angioplastie.

On sait aussi que l’exercice, en améliorant l’apport en oxygène dans les cellules cardiaques, retarde le moment où le cœur pourrait en manquer, un bénéfice plus que bienvenu si vous souffrez d’angine de poitrine. En clair, vous pouvez donc faire davantage d’exercices sans souffrir de douleur à la poitrine. En outre, le traitement-exercice améliore le contrôle des autres facteurs de risque associés à la maladie coronarienne. Ainsi, il stabilise, voire diminue la pression artérielle et le poids, et il peut vous aider à écraser pour de bon si vous fumez.

Il reste qu’un des effets les plus significatifs de l’exercice est probablement d’ordre psychologique. En redonnant aux patients leur capacité de fournir des efforts physiques tout en disposant d’un épais coussin de sécurité, l’exercice améliore l’estime de soi et éloigne le spectre de la dépression post infarctus. Alors, ces patients ragaillardis peuvent se dire avec fierté : « J’ai fait un infarctus il y a 6 mois, aujourd’hui je lève des poids 3 fois par semaine ! », « J’ai subi un triple pontage il y a un an et je cours maintenant 20 kms par semaine ; dans deux ans, je vise le marathon ! » Ils renaissent quoi !

Exercice : le choix des cardiologues

Certes l’exercice est bon, mais le mauvais exercice peut être fatal si vous avez des problèmes cardiovasculaires ! Il n’est donc pas question de renforcer son coeur et ses artères avec n’importe quel exercice. Les meilleurs sont ceux que les cardiologues recommandent à leurs patients. Ces exercices doivent être progressifs et supervisés par un éducateur physique ou un kinésiologue spécialisé en réadaptation cardiaque, à tout le moins dans les premières semaines suivant une intervention chirurgicale majeure (pontage, angioplastie, etc...). C’est la seule façon de profiter des bienfaits de l’exercice tout en réduisant au maximum les risques. Dans les grandes villes, on trouve des centres spécialisés dans la réadaptation cardiaque par l’exercice. C’est le cas, par exemple, du centre Epic à Montréal.

Voici à présent les exercices qui ont la cote des experts

  • Les exercices aérobiques légers et modérés

Ces exercices rythmiques sollicitent les grandes masses musculaires et renforcent le muscle cardiaque. Ils sont très sécuritaires parce qu’on peut en contrôler l’intensité facilement. Exercice simple et léger, la marche ordinaire est une activité aérobique de choix pour amorcer sa réadaptation cardiaque. Au début, on se contente de petites marches de 5 à 10 minutes par jour. Graduellement, on augmente la durée à 25 ou 30 minutes. Si la marche ne convient pas à cause de problèmes articulaires par exemple, le médecin vous suggérera de faire du vélo stationnaire. La natation viendra plus tard.

Marche ou vélo, l’important est de maintenir un pouls à l’effort inférieur d’environ 10 battements par minute à celui qui fait apparaître des symptômes anormaux. Ce pouls critique, vous le connaissez déjà si vous avez fait un test à l’effort. Un des buts de ce test (il s’agit habituellement d’une marche à intensité croissante sur tapis roulant) est justement de connaître le pouls qui fait apparaître les symptômes anormaux. Une fois en meilleure condition physique, vous pouvez augmenter progressivement l’intensité de votre effort aérobique. Vous pouvez même par la suite passer de la marche au jogging comme l’ont déjà fait des centaines de patients cardiaques.

  • Les exercices avec résistance

Il y a à peine quelques années, on n’aurait jamais imaginé un cardiologue suggérer à son patient de lever des poids. Maintenant si ! La recherche a démontré que les exercices avec résistance, comme lever des poids justement, augmentent non seulement la force et l’endurance musculaire, mais ils atténuent la hausse marquée du pouls et de la pression artérielle qui survient lors d’efforts faits avec les membres supérieurs (pelleter de la neige, soulever des objets lourds, pousser sur un meuble). Bref, la musculation réduit la charge de travail du coeur lors de tels exercices. Dans la chronique Élan du 15 octobre, j’ai précisé les règles à suivre lorsqu’on s’entraîne avec des poids.

  • Les exercices au quotidien

En plus des exercices formels, vous pouvez renforcer votre coeur en multipliant les occasions de bouger pourvu que l’effort soit modéré et ne provoque pas l’apparition de symptômes anormaux. Bien sûr, tous ces exercices ne peuvent pas remettre à neuf le système cardiovasculaire. Mais ils peuvent lui redonner un étonnant second souffle. N’est-ce pas ce qui compte quand on a eu des ennuis de moteur plutôt sérieux ?

Les signes qui disent d’arrêter l’exercice

Les signes qui suivent peuvent annoncer un problème cardiaque sérieux. Ils peuvent survenir pendant ou après l’effort physique. Dès que vous en ressentez un, cessez de faire de l’exercice immédiatement et consultez votre médecin : douleur ou pression ressentie n’importe où entre le cou et le nombril ; étourdissement ; pouls anormal (irrégulier) ; essoufflement prononcé et inhabituel ; nausée.

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