Jérôme Clavier : « Je me prends moins la tête ! »

Jérôme, deux semaines après votre 4 ème place à Valence, quel bilan tirez-vous de cette compétition ?

Les trois perchistes (Lukyanenko, Walker et Hooker) que j’avais annoncés sont montés sur le podium. Ils étaient les plus forts ce jour-là donc je n’ai rien à regretter. J’ai fait ce qu’il fallait. Je réalise ma 2 ème meilleure performance absolue avec 5,75 m. Mon seul regret, c’est que j’avais des jambes un peu moins monstrueuses que la veille, lors des qualifications. J’ai eu du mal à entrer dans le concours mais j’ai pris du plaisir à me retrouver à la bagarre avec un gars comme Brad Walker. Si on m’avait dit ça il y a six mois, je ne l’aurais pas cru…

Avec ce résultat, avez-vous eu l’impression de passer un cap sur le plan mental ?

J’essaye justement de ne pas trop changer d’état d’esprit, malgré la confiance accumulée lors des Mondiaux en salle. Je ne me pose pas de questions. Je connais les secteurs que je dois encore travailler. C’est la phase aérienne que je dois bosser car, au niveau de la course d’élan, je suis bien réglé. Il faut que je ferme plus tôt, c’est-à-dire que mon bras gauche aille plus rapidement vers le tronc.

En fait, vous avez changé de statut…

Les autres perchistes commencent à me connaître. Maintenant, ils savent qu’il n’y a pas que Romain (Mesnil) en France !

Quel programme avez-vous suivi dans la foulée de ces Championnats du Monde ?

A mon retour des Mondiaux, je suis immédiatement parti quatre jours en thalasso, à Grandville. J’ai participé ensuite au Meeting de Saint Malo. J’ai sauté avec une motivation et un élan réduits, ce qui explique mon résultat (ndlr : cinq mètres). J’ai ensuite repris l’entraînement il y a huit jours avec le reste de mon groupe.

Qu’est-ce qui a changé par rapport aux années précédentes, lors desquelles vous vous étiez souvent retrouvé en difficulté lors des grands championnats ?

Cette année, je suis arrivé en confiance car j’avais une performance d’engagement beaucoup plus haute qu’avant. J’avais donc moins d’appréhension et je me suis moins pris la tête. Je suis également arrivé plus frais que d’habitude. L’an dernier, par exemple, j’avais dû passer le CAPEPS quinze jours avant une compétition internationale.

Et maintenant, vous travaillez ?

Oui, je suis prof d’EPS pas loin de l’INSEP. Je passe d’ailleurs le bonjour à mes élèves ! Je suis en partie détaché mais je ne souhaite pas l’être à temps plein. J’ai préparé mon concours pendant quatre ans, ce n’est donc pas le moment pour lâcher…

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer