Julien Kapek : « D’autres étapes avant Göteborg »
Publié le jeudi 27 juillet 2006 à 09h38min
En profitant de son dernier essai, lors des championnats de France de Nancy, pour porter son record personnel à 17,38 m (- 0,1 m/s), Julien Kapek a frappé un grand coup. Le sociétaire de l’ES Nanterre, qui en terminera cette année avec ses études en relations internationales à la « University Southern California », à Los Angeles, est devenu le troisième performer français de tous les temps, derrière Serge Hélan (17,55 m) et Karl Taillepierre (17,45 m). Huitième performer mondial, et sixième européen en 2006, la performance lui ouvre des perspectives... Entretien.
Julien, comment avez-vous vécu votre concours de Nancy ?
Je remporte le titre en battant mon record personnel, que demander de mieux ? Mes premiers sauts ont été bons. Sur le cinquième, je vais aussi loin que sur le dernier. Mais je mords d’un millimètre. Je l’ai tout de suite senti. J’ai comme une sorte d’instinct qui me le dit. Comme j’ai tout de suite senti que je n’avais pas mordu le sixième, même s’il est vrai que la juge a hésité avant de lever le drapeau blanc.
Cette performance, vous l’analysez comment ?
Il me faut prendre un peu de recul. Ce qui signifie, dans mon esprit, être capable de répondre présent, de reproduire le même type de performances sur d’autres grands concours. Cela semble possible vu ce que je fais aux entraînements. Je ne veux penser qu’au prochain concours, puis au prochain, puis au prochain... Je vais sauter à Crystal Palace et à Stockholm avant les championnats d’Europe. Tous les meilleurs mondiaux seront en Angleterre, c’est une très bonne chose de pouvoir sauter là-bas. Tout ce que j’aurai fait cette semaine est une des phases de ma préparation. Je dois maintenant me reconcentrer, car j’ai perdu un peu d’énergie mentale et de jus.
L’an passé, aux championnats de France, vous aviez sauté au-delà des 17 m alors que vous étiez à court d’entraînement. La barre des 17 m devenait un niveau de base ?
C’est exactement ça. J’en avais assez de rester bloqué depuis quatre ans entre 17 et 17,10 m. En même temps, j’en avais assez, j’étais saturé, je n’avais plus envie de sauter. J’avais eu quelques soucis, et j’ai pris du recul. Je me suis posé, j’ai analysé ce qu’il fallait faire. Le fait d’avoir lâché du lest m’a fait du bien. J’ai évalué le travail que je devais fournir et m’y suis astreint. J’ai décidé qu’il fallait déjà être régulier au-dessus des 17 m, être à ce niveau sur chaque concours. J’ai d’ailleurs écrit ça au-dessus de mon lit à Los Angeles.
Vous pensez que vous étiez déjà capable, dans le passé, d’une telle performance ?
En 2003, j’avais largement plus dans les jambes. Mais je n’aime pas parler du passé... Cet épisode fut vraiment douloureux (ndlr : Julien avait été éliminé en qualifications lors des mondiaux au Stade de France). A l’époque, sur la fougue, j’étais capable d’aller plus loin que ces 17,38 m, de sortir de gros sauts... Il a fallu remonter la pente. Mais c’est toujours resté en moi, et ça l’est encore.
Est-ce que, finalement, ce n’est pas la régularité qui paie, plus qu’un saut isolé, lors des grands championnats ?
C’est vrai... Mais chaque fois que je me suis retrouvé en grand championnat, j’ai été à mon niveau, voire même un peu au-dessus. Sauf là... Ce devrait aussi être le cas à Göteborg, pour les championnats d’Europe. Je devrais pouvoir être un peu mieux encore qu’aux championnats de France.
Justement, que viserez-vous en Suède ?
A Göteborg ? Je veux me faire plaisir. Et je me ferai vraiment plaisir si je fais un podium. Mais, franchement, je ne pense absolument pas à cette compétition pour le moment. J’ai faim d’un podium, oui. Mais il y a d’autres étapes avant Göteborg.
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