Kipruto vainqueur incontesté de Sedan-Charleville
Publié le mardi 4 octobre 2011 à 09h02min
L’arrivée du 3000 m steeple des championnats du monde de Daegu début septembre entre le Rémois Mahiedine Mekhissi-Bennabad et le Kenyan Brimin Kiprop Kipruto, à la lutte pour la deuxième place, avait suscité la polémique, le Français estimant avoir été coupé dans son élan à quelques mètres de la ligne par le spécialiste africain. Sa réclamation n’avait pas obtenu d’écho auprès de la commission réunie en urgence pour revisionner les images.
Hier, sur le bitume ardennais surchauffé, entre Sedan et Charleville, le compatriote homonyme (Moses de son prénom) du champion olympique en titre de la spécialité n’a pas eu besoin de ce type de subterfuge pour inscrire son nom au palmarès de la Doyenne des classiques françaises de ville à ville. Il a d’abord encaissé l’accélération progressive du Burundais Willy Nduwimanea, pourtant bien décidé à conserver son bien, avant le 15ème kilomètre atteint en 45’43", l’Ougandais James Kibet étant le dernier à résister au duo de tête à quelques encablures.
Le coureur de 28 ans a ensuite fait le forcing trois kilomètres plus loin pour finir seul sur la piste du stade du Petit-Bois en 1h14’59". Trop épuisé pour répondre à la presse, appuyé avec l’aide des deux mains contre une barrière, le lauréat s’en allait alors au ralenti vers le ravitaillement pour reprendre des forces, sans revenir sur ses pas.
Deville, du cœur à l’ouvrage
Si, chez les femmes, on a assisté à un triplé kenyan (dans l’ordre, Cynthia Jerotich, qui a échoué à cinq secondes du record de l’épreuve en 1h24’27", Lucy Macharia et Margaret Waithera, les trois bouclant dans le top 20 au scratch), la lutte pour la place de premier régional a tourné à l’avantage du vétéran Philippe Deville (44 ans) qui a usé de son expérience pour venir à bout du Nouvionnais Stéphane Rollin, parti plus vite mais moins endurant que le nouveau sociétaire du Charleville-Mézières Athlétisme et victime d’un point de côté fatal au 18ème kilomètre.
« J’étais bien en dessous de ce que j’espérais au niveau de ma condition (arrêté trois semaines en raison d’une contracture à une cuisse). En revanche, en terme de combativité, j’étais à 120 % de mes capacités. Je mets toujours autant de cœur à disputer cette course. J’ai tout de même rarement été dans cet état-là », reconnaissait un Philippe Deville tout à sa joie qui prenait la chaleur comme « un avantage » pour lui. Alors que son valeureux rival de l’USCN concédait « que, avec 70 km par semaine, on ne peut pas faire de miracle ». « Il fait chaud », admettait en français Willy Nduwimanea. Refrain entendu forcément à de nombreuses reprises hier après-midi.
* Article publié par Sylvain Pohu
Voir en ligne : L’Union
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