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La Jamaïque candidate au Grand Chelem en sprint


Publié le jeudi 14 août 2008 à 06h55min

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La Jamaïque n’a jamais aussi bien porté son surnom d’île de la vitesse que cette année où ses athlètes peuvent viser le Grand Chelem en sprint aux Jeux olympiques de Pékin.




Elle compte dans ses rangs les deux hommes les plus rapides du monde sur 100 m (Usain Bolt et Asafa Powell), le meilleur de l’année sur 200 m (Bolt encore), son alter ego féminine (Veronica Campbell-Brown), et trois des cinq meilleures femmes cette saison sur la ligne droite (Kerron Stewart, Shelly-Ann Fraser et Sherone Simpson). De quoi rêver à une médaille d’or sur 100 m qui a toujours échappé aux hommes et femmes de Kingston. Don Quarrie (1976) et Veronica Campbell-Brown (2004) ont en revanche déjà remporté le titre sur 200 m. La densité du sprint jamaïcain est telle que l’île peut aussi remporter les deux relais 4x100 m... à condition de les préparer sérieusement. Un groupe d’athlètes emmené par Powell a boycotté une séance de relais la semaine dernière, en raison d’un conflit entre son entraîneur, Stephen Francis, et la Fédération jamaïcaine.

Malgré ses bisbilles internes, l’objectif est clair : battre le record de titres remportés au cours d’une seule édition (2 en 1952 et en 2004). Depuis 1948, l’athlétisme est quasiment le seul pourvoyeur de médailles de la Jamaïque (43 sur 44, dont deux bronzes sous les couleurs des West Indies en 1960). Les succès d’aujourd’hui trouvent donc leur origine dans une tradition qui n’est pas prête de s’essouffler. « Les championnats scolaires sont la plus grande épreuve sportive organisée en Jamaïque, indique Paul Francis, frère et adjoint de l’entraîneur de Powell. En quatre jours, 80000 à 90000 spectateurs viennent y assister ».

Seulement 2,7 millions d’habitants

« Mon premier souvenir, c’est ma victoire dans un relais à 9 ans dans le stade national, raconte Sanya Richards, qui a grandi en Jamaïque avant de porter les couleurs de sa seconde patrie, les États-Unis. L’ambiance était formidable. Je crois que c’est là que j’ai acquis ma mentalité de compétitrice ». Le fait que le sport soit l’un des meilleurs moyens de sortir de la pauvreté ne fait ensuite qu’aiguiser la concurrence. « L’une des motivations est que s’ils ont du talent et qu’ils travaillent dur, ils peuvent gagner suffisamment d’argent pour vivre très confortablement et aider leur famille », souligne Stephen Francis.

Cela ne suffit pas à expliquer la profusion de talents dans ce pays de 2,7 millions d’habitants. Pour Paul Francis, les aptitudes se transmettent de père en fils. D’autres avancent la piste génétique, difficile à prouver scientifiquement, tandis que les sceptiques songent au dopage qui a ravagé le sprint international ces dernières années. Stephen Francis, lui, insiste sur l’amélioration de l’encadrement. « L’émergence d’un programme local de formation des entraîneurs a joué un rôle décisif, estime Stephen Francis. La Jamaïque n’a plus besoin des entraîneurs américains pour amener ses meilleurs athlètes au zénith ». Veronica Campbell-Brown est ainsi l’une des dernières à s’entraîner aux États-Unis. Bolt et Powell, eux, ne cessent de répéter qu’ils n’ont pas l’intention de quitter la Jamaïque, où ils espèrent revenir couverts d’or après les Jeux.


Voir en ligne : Cyberpresse

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