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La SaintéLyon


Publié le dimanche 2 décembre 2007 à 02h02min

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Relier, à pied et de nuit, en moins de 15 heures, la ville de Saint-Etienne à celle de Lyon (68 km, 1300 mètres de dénivelé +), par les monts du Lyonnais, voici une idée de défi pas très glamour. C’est la nuit, on ne voit rien. Selon les éditions, soit il fait froid, soit il pleut, voire les deux. Et pourtant, près de 8000 allumés… de la frontale, évidemment, ont pris le départ ce samedi 1er décembre à minuit.




Rendez-vous culte incontournable de fin de saison des amateurs de course d’endurance, la SaintéLyon est devenue, au fil du temps, une épreuve mythique. Depuis six ans, la doyenne de l’ultra-fond, qui fête cette année sa 54 ème édition, a vu le nombre de participants multiplié par cinq. Certains auront beau finir avec des sapins de Noël dans les chaussures, le ballet des frontales, le froid hivernal restent synonyme de magie et de dépassement de soi. Et puis, à quelques semaines des fêtes de fin d’année, cela ne fait pas de mal de perdre un peu de poids. Le parfait alibi pour se resservir sans scrupule une deuxième part de bûche.
Tout a commencé en 1951. Des cyclotouristes stéphanois et lyonnais créent une randonnée pédestre hivernale de 60 km sur deux jours, via le GR7. L’objectif est alors le maintien de la forme des pros du vélo. L’épreuve évolue et devient une compétition de 63,2 km et de marcheurs uniquement. En quelques années, les temps réalisées passent de 9 heures à 7h30, un chiffre symbolique, puisqu’il représente le temps mis par la diligence pour relier Lyon à Saint-Etienne au siècle dernier.

Fin des années 1970, l’émergence du jogging et des techniques d’entraînement modernes ainsi que l’apparition de chaussures de course souples avec amorti sonnent le glas de la marche. En 1977, les concurrents sont autorisés à courir. Et en 1978, Michel Delore, journaliste et sportif, remporte l’épreuve huit fois de suite, avec un temps record de 5h20. Dans les années 1980, la SaintéLyon enregistre un premier record de participants, soit 4000 ultrafondus environ. Mais l’édition de 1980 est aussi celle qui atteint un nombre important d’abandons. Seulement 40 % des concurrents franchissent la ligne d’arrivée. Dès lors, effet de mode passé, l’épreuve est reléguée au rang des courses difficiles. De mémoire de fondeurs, l’édition de 1990 sonne comme la débâcle de Stalingrad. A minuit, il se met à neiger et la couche atteint rapidement les 70 cm. Impossible d’acheminer les ravitaillements et de garantir les secours. Les organisateurs arrêtent la course à Sainte-Catherine, mais 80 valeureux trailers continuent et franchissent la ligne d’arrivée à Saint-Etienne, comme des héros.

En 1991, les organisateurs créent des formules relais. En 1994, 2000 coureurs sont au départ, et Franck Proïetto établit un record, toujours invaincu, de 4h19. Béatrice avait porté, l’année précédente, le record, toujours inégalé, à 5h09. L’épreuve, qui, pour des raisons logistiques et de sécurité, était organisée tous les deux ans, devient annuelle. Les organisateurs font alors appel à des services professionnels pour encadrer l’évènement. Depuis, le nombre de participants ne cessera de grimper : 7422 en 2006 pour une édition à guichets fermés et un plateau de rêve. Philippe Rémond prend sa revanche sur Jérôme Trottet (4 victoires) et domine le très sympathique Gilles Guichard, vainqueur des Templiers. Chez les féminines, la très puissante Corinne Favre marque le pas sur les derniers kilomètres urbains et cède la première place à Brigitte Bec. Depuis 2002, SaintéLyon rime avec Téléthon. Une partie des recettes de l’épreuve est, chaque année, reversée à l’AFM.


Voir en ligne : La SaintéLyon

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