Lemaitre hésitant à doubler 100-200 m aux JO de Londres

La moisson de Daegu ne pourra peut-être mathématiquement pas se représenter. Christophe Lemaitre a déjà bien étudié le calendrier de sa saison. Et sans surprise, il a surtout reluqué celui des Jeux olympiques, qui ne lui donne pas spécialement satisfaction. Au vu des dates très rapprochées des finales du 100 m et du 200 m, le recordman de France des deux sprints a en effet de fortes chances de ne pas pouvoir doubler à Londres. La finale de l’épreuve reine aura lieu le 5 août, alors que les séries du demi-tour de piste se dérouleront seulement deux jours plus tard.

"On prendra une décision finale juste avant le début des Jeux, mais je ne vois pas comment on pourrait faire", a déclaré l’Annécien vendredi à l’occasion de la présentation du meeting en salle de Liévin, qui se déroulera le 14 février. Dans le Pas-de-Calais, Lemaitre doublera 60 m et 200 m... Mais Liévin n’est pas Londres, bien entendu. "En Corée du Sud, j’avais cinq jours de repos entre les deux épreuves, mais le calendrier des Jeux est beaucoup plus serré". Aux Mondiaux de Daegu, le protégé de Pierre Carraz avait échoué au pied du podium sur 100 m, avant de décrocher le bronze sur 200 m.

Yalouz : "Mieux vaut être à 100 % sur une seule épreuve"

La question du doublement des épreuves, si elle concerne Lemaitre, se pose aussi bien sûr pour les autres. A commencer par Usain Bolt et Yohan Blake. A Pékin, lors de la précédente olympiade, comme aux Mondiaux de Berlin en 2009, cinq jours avaient séparé les deux finales reines. Sans parler, donc, des six jours de latence à Daegu... La question est désormais de savoir quelle épreuve privilégierait le chef de file de l’athlétisme français. Mais la probabilité de le voir aligné seulement sur 200 m est réelle.

Pour Ghani Yalouz, il est urgent d’attendre avant de confirmer quoi que ce soit. "Vous me l’apprenez, j’attends de voir et de discuter de ça avec lui, nous a déclaré le DTN. Ça demande discussion mais ça me paraît intelligent, car il ne faut pas se cramer non plus. Mieux vaut être à 100 % sur une seule épreuve, qu’à 80 % ou même à 90 % sur deux". Quant à cette absurdité du calendrier, le patron des équipes de France est bien démuni. "On ne peut rien faire. Là, ce n’est pas l’IAAF, ce sont les Jeux, les médias..." La programmation est étrange, tout de même. Et au-delà des Jamaïcains et des Français, les sprinteurs du monde entier ne vont sûrement pas tarder à s’en plaindre.

Pour le reste, Lemaitre a également donné les grandes lignes de son programme à venir. La tête de gondole du sprint tricolore participera aux Interclubs à Aix-les-Bains au mois de mai, avant de se rendre aux championnats de France d’Angers (15-17 juin), puis aux Europe à Helsinki, du 27 juin au 1er juillet. Il défiera aussi Bolt à Rome fin mai, avant de participer au Meeting Areva au Stade de France, peu après les championnats d’Europe. Avant de s’envoler vers le rêve olympique. "Le meilleur résultat que nous avons eu jusqu’ici est de quatre médailles à Atlanta, en 1996, donc si nous faisons une médaille de plus, nous serions très heureux", déclarait la semaine passée le président de la FFA, Bernard Amsalem, à l’occasion de ses vœux à la presse. Pour Lemaitre, il faudra peut-être couper les espoirs en deux.

* Article publié par Thomas Siniecki