Les relais francais la jouent collectif !

Le relais, c’est avant tout une histoire de transmission. Celle d’un témoin, mais surtout d’une certaine philosophie de l’athlétisme. Les histoires de remontées fantastiques, d’ambiance de folie et de dépassement de soi sont ainsi souvent rattachées à cette épreuve, qu’elle ait été disputée au crépuscule d’une journée d’Interclubs ou sous les projecteurs d’un stade olympique. Vincent Clarico, responsable national des relais 4 x 100 m et ancien hurdleur de niveau international, a décidé de réinstaurer chez les Bleus l’esprit d’équipe qui a fait la force de tant d’équipes de France par le passé. Les huit relayeuses du collectif France (en l’absence de Christine Arron, qui a subi une arthroscopie mi-novembre), réunies à Nice pendant trois jours, du vendredi 21 novembre au dimanche 23 novembre, en ont eu un avant-goût.

Dix ans séparent Emilie Gaydu, 19 ans, sélectionnée aux championnats du Monde juniors en 2008, et Muriel Hurtis, 29 ans, médaillée à de nombreuses reprises chez les séniors. Entre les deux sprinteuses, il y aussi Lina Jacques-Sébastien, Céline Distel, Myriam Soumaré, Ayodele Ikuesan, Nelly Banco, espoirs ou jeunes séniors, et aussi Carima Louami, née la même année que « Mumu ». Pendant trois jours, elles ont pu échanger et partager leur vision de l’athlétisme en général et du relais en particulier. « Ça s’est bien passé, raconte Emilie Gaydu. Il y avait une bonne cohésion de groupe. Je ne m’attendais pas du tout à faire partie de collectif. Je connaissais déjà Céline Distel et, au fil des heures, j’ai appris à découvrir les autres filles. Dans leur discours, les entraîneurs nous ont montré qu’ils étaient contents de travailler avec nous et qu’ils avaient envie de bien faire ».

Muriel Hurtis : « Redorer le blason du relais »

Pour l’occasion, Vincent Clarico avait convié Jo Maïsetti, l’entraîneur du mythique relais tricolore masculin emmené par les sprinteurs Daniel Sangouma, Jean-Charles Trouabal, Max Morinière et Bruno Marie-Rose. « Jo sera présent sur de nombreux rassemblements, explique Vincent Clarico. Il va beaucoup apporter aux athlètes par son expérience. C’est une ressource inestimable ». Même enthousiasme chez Muriel Hurtis : « J’ai beaucoup apprécié le nouveau staff. Je l’ai senti motivé pour redorer le blason du relais et pour qu’il retrouve la popularité qu’il a connu à une époque ». Jo Maïsetti a toujours préconisé les regroupements réguliers pour souder les athlètes en dehors de la piste. Et c’est, finalement, également l’idée directrice suivie par Vincent Clarico. « Nous avons pu passer du temps ensemble, à l’entraînement mais aussi lors des repas, tout en profitant de la douceur du climat niçois, souligne l’ex-hurdleur. Les filles ont apprécié le fait d’être réunies au sein d’un petit collectif. Leur degré d’implication était d’ailleurs très important ».

Notamment au cours des trois entraînements programmés au cours de ce week-end de trois jours. « Il y a eu une séance spécifique relais le samedi et une séance technique le dimanche, détaille le responsable national du 4 x 100 m. « L’entraînement de samedi était de bonne qualité à cette période de l’année, apprécie Muriel Hurtis. Tout le monde a mis de la bonne volonté et a joué le jeu ». Aux côtés de Vincent Clarico et de Jo Maïsetti, l’entraîneur d’Aurore Kassambara, Ketty Cham, a rejoint le staff tricolore. Un renouvellement de l’encadrement qui sera complété par la participation aux prochains rassemblements de Richard Cursaz et Dimitri Demonière. Avec un objectif : la transmission d’un même état d’esprit collectif à tous les relayeurs, qu’ils soient juniors, espoirs ou séniors. « Si l’on regarde les chiffres, nous pouvons viser l’or aux Championnats d’Europe et le podium lors des rendez-vous mondiaux, conclut Vincent Clarico. Ensuite, il y a aussi la réalité du terrain… »

* Article publié par Florian Gaudin-Winer