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Marathon du vignoble d’Alsace : Schoenenberger, pour le plaisir

Publié le lundi 23 juin 2008 à 14h04min

Jamais, il ne l’aurait imaginé. Pourtant, Sylvain Schoenenberger a bien inscrit son nom au palmarès à Molsheim, au même titre que Fabrice Westenhoeffer sur le semi-marathon et Olivier Anguenot sur 10 km, ce qui entre plus dans la logique des choses. Ils sont 2351 à avoir terminé. Bien plus à être partis...

Sur les joues et le front de Florian, 9 ans, maillot du Racing sur le dos, et Laura, 6 ans, des cœurs et des messages explicites : « Allez papa », « Je t’aime ». A quelques mètres de la ligne d’arrivée, ils ne tiennent plus en place. Pas plus que Sylvie, leur maman. Voici une demi-heure encore, ils ne savaient rien de la course. Jusqu’à ce que la moto émettrice parvienne enfin à crachoter des infos de la course. « km 35, Sylvain Schoenenberger de Geispolsheim-Gare est seul en tête ». Or Sylvain, c’est papa.

Huit ans après

« Les enfants jouaient, dessinaient tranquillement, raconte après coup Sylvie, encore sous le coup de l’émotion. Là, on s’est mis à trembler de haut en bas. C’était tellement inattendu. J’espérais qu’il tiendrait ». Peu après, toute la famille était rassurée. « C’est incroyable, confirmait la voix lointaine en direct du parcours. Il a 1 km d’avance ». D’autant plus incroyable que Schoenenberger est non-licencié et se contente de 5 à 6 heures de course à pied par semaine, pour le plaisir. « Je suis éboueur à la CUS. C’est un entraînement en soi. Quand je rentre, en fin de matinée, je vais courir ». Sur le même mode, le Geispolsheimois ne s’aligne que 3 à 4 fois par an, le plus souvent sur de longues distances. Certes, il démontre à chaque fois qu’il est un client sérieux, prenant par exemple la 5 ème place au temps du marathon de Neuf-Brisach, une 3 ème place ici l’an passé, une 23 ème s’il vous plaît au semi-marathon de Strasbourg, et même une première et une victoire à La Wantzenau 2000 en 2h40’. Mais de là à s’imposer huit ans après sur le vignoble d’Alsace et son tracé rendu plus exigeant encore par la chaleur... « Je cours pour moi. Alors je suis parti à mon rythme. Un duo a fait exploser la course avant de renoncer au 10 ème km. Je me suis retrouvé en tête et le suis resté alors que je voyais plutôt Freddy Lapp ou Christophe Keyling ».

De Boston à Molsheim

Pendant plus de 30 km, il a eu le temps de mesurer la portée de la chose, tout en relativisant avec humilité. « S’il y avait eu d’autres noms au départ, je n’en serais pas là. Tout de même, au fil des kilomètres, on se met à rêver. J’ai pensé à mes enfants, à ma femme. On a fête nos 11 ans de mariage hier. Je me suis dit que ce serait un cadeau merveilleux ». Sylvie, les yeux pétillants, boit ses paroles, débordante de fierté. Sous le cagnard, Schoenenberger a bouclé la boucle en 2h50’27". Derrière, sans parler des centaines d’anonyme prolongeant leur plaisir aux divers relais gastro-viniques, la lutte fut des plus indécises. Le Versaillais Christian Dubois, Gabriel Helmlinger, Michel Schoenahl, Freddy Lapp et Richard Buczko se sont dépassés et redépassés au prix d’efforts surhumains, avant de finir dans cet ordre.

Gabriel Helmlinger, scientifique de haut rang à Boston où il court au travail tous les matins (6 km) a eu raison d’écouter son frère Michel, membre du comité du Mutzig Ovalie Molsheim, lequel lui a conseillé de faire son voyage à cette période pour s’aligner à Molsheim. Il est vrai que le bougre a terminé le dernier marathon de Boston en 2h58’, 4 minutes devant Lance Armstrong et, souvenir de ses années d’étude, détient le record à Atlanta en 2h46’. « Honnêtement, ce n’est que du bitume, c’est plus facile qu’ici. Mais avec tous ces villages traversés et le vignoble, le parcours est splendide ».
Splendide mais tellement exigeant, comme en témoigne Freddy Lapp, 5 ème. « J’étais remonté à la 2 ème place au 38/39 ème kilomètre, puis j’ai à nouveau lâché. De toute manière, avec cette chaleur, au bout de 20 km, je n’avais plus qu’un objectif : finir ! »

Le noctambule volant

Sur le semi-marathon, on se doutait que Fabrice Westenhoeffer ne trouverait pas d’adversaire à sa mesure. En 1h16’16", il a mis près de trois minutes à son poursuivant, plus encore aux autres, pourtant valeureux. Le tout après s’être couché à 4h du matin, comme tous les dimanches, profession oblige, et avoir dormi deux heures à peine. Le noctambule volant avait encore frappé. Il n’a pas laissé plus de chance aux autres que le triathlète Olivier Anguenot qui n’a cessé de creuser l’écart sur 10 km (34’31"). « J’étais préparé pour le triathlon d’Obernai, dimanche dernier. J’ai dû renoncer en raison d’une otite. Aujourd’hui, je voulais profiter de ma forme. C’est parti doucement, alors j’y suis allé. Je ne connaissais pas trop le profil. Du coup, j’ai souffert sur la fin. Mais je pense que les autres aussi ». Comme son second, l’increvable Dominique Epp, qui s’est défait de David Lepasquier. « Je ne m’y attendais pas. En ce moment, je manque d’énergie de tonus ». Bon, deuxième quand même. Du même tonneau qu’un certain Schoenenberger, venu pour le plaisir, reparti avec la banane. Dur, dur pour les autres...


Voir en ligne : DNA

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