Martial Mbandjock : « Ça va aller vite ! »

Sa dernière apparition en compétition sur la ligne droite remontait au 16 août 2008, soit la demi-finale des Jeux olympiques de Pékin. Une éternité. Troisième samedi en 10"26 (+ 0,9 m/s) de sa course à Walnut, lors des Mount SAC Relays, il a réalisé la meilleure rentrée de sa carrière sur la distance. Une performance très prometteuse, d’autant plus que l’élève du groupe HSI à Los Angeles est encore en plein travail à l’entraînement. Serein et décontracté, le sprinteur du Lagardère Paris Racing compte bien affoler les chronos cet été. Interview.

Martial, quel est votre sentiment après cette rentrée sur 100 m en 10"26 ?

Je n’ai pas pris cette course comme une compétition. Je suis encore sur un travail de « long » à l’entraînement avec beaucoup de grosses séances. J’en ai d’ailleurs encore une aujourd’hui (lundi). Dans ma tête, je ne suis pas en mode compétition. Ce 100 m était mon entraînement du samedi. Mais c’est bien, ces 10"26 me donnent un petit point de repère. C’est un bon début.

Les sensations à l’entraînement étaient-elles déjà de bon augure ?

Franchement, j’étais un peu dans l’inconnu. Je n’avais pas de grosses prétentions. J’ai fait de belles séances mais quand on enchaîne des 300 m à l’entraînement, c’est compliqué de se projeter sur un 100 m. En plus, cette année, je n’ai pas fait de salle pendant l’hiver pour la première fois depuis le début de ma carrière. Avant ce 100 m, j’avais envie de courir mais surtout d’appliquer les consignes et les nombreux conseils techniques qui m’ont été donnés depuis mon arrivée aux Etats-Unis.

La préparation est très différente de ce que vous avez pu connaître en France jusque-là…

C’est vraiment nouveau pour moi. On court sur de longues distances en pointes. Il y a beaucoup de sprint long en fait. L’allure ? Je peux vous dire que, sur 300 m, c’est beaucoup plus rapide que 35". Et c’est dur à digérer ! Au départ, je suis quelqu’un qui préfère les entraînements plus axés sur la technique. Mais je n’oublie pas qu’avant d’être un sprinteur, je suis un coureur.

Et sur le plan de la musculation ?

Ça n’a rien à voir avec ce que je faisais en France. C’est une autre manière de voir les choses. Il ne faut pas non plus fantasmer et croire que l’on soulève des tracteurs. Je ne veux pas rentrer dans les détails mais je peux dire, qu’ici, la musculation est considérée comme un soutien aux séances sur piste. On en fait lors de chaque entraînement. C’est une approche globale.

Quelle est l’ambiance au sein du groupe HSI ?

Il y a trois coachs : John Smith ainsi que deux entraîneurs assistants. Ça tourne en fonction des séances. Il y a un vrai esprit de groupe, tout le monde est soudé et solidaire. Les athlètes savent pourquoi ils sont là. Ils sont très professionnels. Il n’y a pas de guéguerres inutiles et ça, ça me change aussi. L’adaptation a été facile. La vie en Californie n’est pas compliquée. Les conditions d’entraînement sont bonnes, j’habite en colocation avec Teddy (Venel). Nous sommes à dix minutes en voiture du stade.

Quelle est la suite du programme après votre prometteuse rentrée ?

Je cours le week-end prochain au sud de Los Angeles sur 100 m et 200 m le même jour. Mais mon vrai début de saison, ce sera lors du meeting de Guadeloupe à Baie-Mahault le 1er mai. Ça va aller vite, c’est sûr. Ensuite, l’objectif sera bien sûr d’améliorer mon record personnel de l’an dernier (10"06). Mais nous ne sommes qu’en avril. Il est encore trop tôt pour se livrer au jeu des pronostics.

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer