Mehdi Baala : « Favori ? Tant mieux »
Publié le samedi 25 août 2007 à 05h12min
Mehdi Baala est l’un des plus gros espoirs de médaille d’or pour la délégation française. Le Français court les séries du 1500 mètres, samedi, dès la première journée des Mondiaux, conforté par deux bons chronos cette saison (3’31’’05 le 28 juin à Strasbourg et 3’31’01 à Paris le 6 juillet). Malicieusement, il avoue que c’est très bien de démarrer la compétition aussi rapidement et assure qu’il ne compte pas se cacher pendant la compétition : « Il faut savoir prendre des risques pour gagner ».
Mehdi Baala, comment s’est déroulée votre préparation au Japon avant le coup d’envoi des Mondiaux ?
Très bien. Je pense que nous avons pris la bonne décision de venir en avance ici. On avait le choix entre travailler en altitude ou aller à Wakayama (le camp d’entraînement de l’équipe de France, située à une heure et demie d’Osaka, ndlr). Les conditions ont été géniales. On a pu s’habituer à la chaleur et le décalage horaire a été rapidement assumé.
Justement pensez-vous que la chaleur puisse être déterminante lors de vos courses ?
Moi, je ne la crains pas. Cet hiver, nous sommes partis en Afrique du Sud où il a fait 45 degrés en plein soleil. Et on a été agréablement surpris. Là, à Wakayama, il y avait une différence de cinq-six degrés par rapport à Osaka. Mais le soir il faisait plus frais et cela a permis de bien récupérer.
Êtes-vous fin prêt pour ces Mondiaux ?
C’est mon objectif de la saison. Cela fait longtemps que je les attends, ils arrivent tard dans la saison et il est difficile d’entendre les gens parler de vacances alors que tu es en pleine préparation. Je suis content de courir dès samedi. Je n’aurai pas aimé débuté en fin de semaine. Là, je suis dans le bain tout de suite et, comme ça, ça va être fini rapidement.
Vous n’avez couru que deux 1500 mètres en meeting cette année...
Et ça suffit. En fait, j’ai couru quatre fois. Il y a eu un 2000 mètres important dans ma préparation (4’56’’56 le 8 juin à Lille) puis un 1500 mètres en coupe d’Europe (3’47’’36 le 23 juin) qui a aussi beaucoup compté en vue d’Osaka. Et puis je le redis : les courses de meeting ne sont pas une vraie préparation aux Championnats du monde. Cela n’a rien à voir avec les Mondiaux. A Osaka, il faut venir avec sa tête. Sans compter qu’il y a toujours des surprises à de tels rendez-vous.
Vous arrivez avec le rang de favori...
Si c’est bon pour la confiance, tant mieux. Et j’espère que ça sera un avantage.
Comment jugez-vous le plateau du 1500 mètres ?
Je pense que c’est ouvert. Les meetings ne vont pas servir de baromètre, ce seront plutôt les séries. Ils vont juste apporter une petite information sur les possibilités de chacun. La saison a été longue et certains seront émoussés pour avoir choisi de faire beaucoup de courses. Moi, là, je ne peux juger personne.
Avez-vous changé votre façon de courir depuis deux ans ?
Oui. A un moment donné, il faut savoir prendre des risques pour gagner une course. Il faut aller devant, attaquer, prendre ses responsabilités... Je l’ai appris ces deux dernières années mais toutes les courses sont différentes. Pour pouvoir prendre des risques, il faut avoir les moyens de les prendre. C’est pour ça que j’ai travaillé dur, que je suis parti en stage : pour pouvoir être capable de faire ce que je veux dans une course. C’est toujours dur mais j’espère que j’aurai les moyens de le faire à Osaka.
Et dans votre tête, la façon de voir les choses a-t-elle changé aussi ?
Je ne sais pas, je n’ai pas de souvenirs. J’arrive aux Mondiaux, je ne vais pas dire que je ne suis pas stressé. Ce serait mentir car je suis motivé. Je suis à Osaka avec du stress mais j’essaie de ne pas me prendre la tête.
Êtes-vous serein ?
Oui, je me sens bien. Je pratique une discipline sympa qui me convient bien. Bon, c’est sûr, au Japon, il n’y a pas beaucoup de verdure pour aller courir. Mais je suis là avec de bonnes sensations. J’ai été bien accueilli au Japon, ce qui fait que j’ai directement accroché avec le pays. Si on ne juge que par ça, normalement, ça devrait bien marcher.
Vous allez avoir un adversaire que vous n’avez pas vu à l’oeuvre cette saison : Rachid Ramzy (champion du monde du 800 m et du 1500 m sous les couleurs du sultanat de Bahreïn en 2005, ndlr)
C’est le champion du monde en titre, c’est normal qu’il ait une invitation pour ces Mondiaux. Même s’il n’a pas couru de la saison. Il n’y a rien d’autre à dire. On verra samedi comment cela se passe.
Mais on ne sait pas où il a été pendant tous ces mois ni comment il s’est entraîné
Ce sont ses affaires, ça m’est égal de savoir où il était et comment il s’entraînait. Je vais être grossier mais j’en ai rien à f... »
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