Mehdi Baala : « Pas dormi de la nuit »
Publié le mardi 28 août 2007 à 13h11min
Quelques heures après le rejet de son appel, Mehdi Baala est revenu sur les circonstances qui ont entraîné sa disqualification lundi soir en demi-finale du 1500 mètres.
Mehdi Baala, quel est votre sentiment au lendemain de votre course ?
Je suis évidemment très déçu. J’avais pour ambition d’aller en finale. Mes sensations étaient bonnes. Après, je ne sais pas ce qui s’est passé. Je n’ai pas dormi de la nuit et, ce matin, j’étais au bout du rouleau.
Avez-vous refait le film dans votre tête ?
C’est difficile. Il y a une erreur de placement de ma part. J’essaie de passer par la corde mais on m’en empêche, ce qui est normal. Mais si je n’ai pas cet échappatoire, je n’aurai pas réussi à sortir. Au moment où il y a l’accrochage, je suis lucide, j’ai des jambes neuves, je suis sûr de passer dans la dernière ligne droite. Il y a ensuite un petit écart du Marocain (NDLR : Youssef Baba) qui tombe, un peu facilement selon moi. Le plus dur c’est qu’après on parle d’abord d’incident de course puis il y a les réclamations, la disqualification, l’appel et il faut attendre jusqu’à ce matin (mardi) pour que je sois enfin fixé.
Trouvez-vous votre disqualification injuste ?
Injuste, non. J’ai mal couru de toute façon. Ce que j’ai fait, ce n’est pas ma façon de courir. J’ai commis une faute, je ne dis pas le contraire. Je m’en veux. Je pensais être à l’abri de ce type d’erreur. Mais rien n’est jamais fait d’avance. C’est la beauté du sport.
Le schéma tactique de la course vous a-t-il déstabilisé ?
Effectivement, je ne m’attendais pas à ce style de course. Encore que c’est difficile de travailler sur la tactique avant chaque course. Là, j’ai déconné. Mais, bon, c’est inutile de revenir là-dessus, c’est trop tard. A la rigueur, justifier l’accrochage, je veux bien, mais la tactique...
Avez-vous le sentiment d’un énorme gâchis ?
Je suis persuadé que je pouvais remporter ce 1500 mètres. C’est dur de se dire qu’on ne sera pas dans une finale qu’on pouvait gagner. Maintenant, je vais devoir attendre un an avant de retrouver une finale de haut niveau. C’est long, un an. Je ne sais pas si je retrouverai la force que j’ai aujourd’hui.
Votre entraîneur a déclaré qu’en passant par l’extérieur, vous auriez pu vous en sortir
Quand on voit la course de l’extérieur, c’est toujours plus facile. Mais, moi, je n’ai pas les yeux derrière la tête. Dans un moment pareil, on n’a pas le réflexe de regarder à gauche et à droite.
Ce qui s’est passé lundi soir, peut-on le retrouver dans un meeting ?
Pas du tout. Un meeting, c’est limpide, rapide, il n’y a pas de problèmes de passage. Cela n’a rien à voir avec un Championnat du monde.
Peut-on envisager de vous retrouver sur le 800 mètres ?
Ce n’est pas prévu à la base. Et puis il y a plein de types qui se préparent depuis deux ans pour cette échéance. Et moi je vais arriver avec ma préparation du 1500 mètres ? Cela n’enlèvera en rien la frustration que je ressens. De plus, je n’ai pas couru de 800 mètres depuis l’année dernière. Si je choisis de m’aligner dessus, il faudrait que je sois en mesure de faire la même chose que sur un 1500 mètres. Être quatrième, cinquième, septième, ça ne m’intéresse pas.
Vous reverra-t-on sur les pistes avant la fin de la saison ?
Normalement, oui. Je suis inscrit à Zurich et je tiendrai cet engagement. Mais je ne peux pas vous dire dans quel état d’esprit je serai ce jour-là. Ce matin, j’ai essayé de courir mais je n’avais plus de jambes ».
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