Pascal Chirat : « La marche se démocratise aux yeux du grand public »
Publié le vendredi 6 octobre 2006 à 17h48min
Consacrée aux jeunes, la journée nationale de la marche sera organisée, le 8 octobre à Montreuil, en présence de Yohann Diniz, champion d’Europe du 50 km. Pascal Chirat, coordonnateur national de la discipline, revient sur le formidable exploit du marcheur français et détaille les perspectives de développement qui en découlent. Interview.
Quelles sont les particularités de la journée nationale de la marche qui fait la part belle aux jeunes ?
C’est une compétition originale qui permet aux jeunes marcheurs d’avoir un repère pour la reprise car il n’y a pas pléthore d’épreuves pour eux à cette période de la saison. Il s’agit de courses de durée : 1 heure de marche pour les espoirs et les juniors garçons et 45 minutes pour les juniors filles, 30 minutes pour les cadets, 20 minutes pour les minimes et 10 minutes pour les benjamins. Cette année, pour la première fois, nous intégrerons des benjamins pour élargir notre champ d’action. La particularité principale est simple : les athlètes ne courent pas pour les couleurs de leur club mais pour leur ligue. D’ailleurs, certaines ligues jouent le jeu à fond et créent des tenues spéciales pour cette compétition. Du coup, les marcheurs s’affrontent dans un esprit d’équipe très collectif. Cette petite valeur ajoutée leur permet de concourir dans une très bonne ambiance. Sur le plan des résultats, il n’y a pas de titre décerné mais un classement final mixte intitulé Challenge National des ligues. Enfin, la journée nationale de la marche est ouverte à tous. Pour nous, c’est un excellent outil de détection.
Le titre européen de Yohan Diniz, remporté à Göteborg cet été, a-t-il provoqué un fort engouement pour la marche dans les clubs ?
Je dirais plutôt que la médaille d’or de Johan a permis à la marche de s’épanouir aux yeux du grand public. Les gens ne regardent plus les marcheurs avec des yeux ahuris mais avec une pointe d’admiration. La fédération et les clubs reçoivent de très nombreux appels téléphoniques de gens qui souhaitent se mettre à la marche athlétique. Il s’agit d’adultes, principalement, qui veulent s’inscrire dans un club qui propose de vraies séances de marche avec des entraîneurs spécialisés. D’une certaine façon, le titre européen de Yohan a démocratisé notre discipline.
Il existe toutefois des inégalités de pratique sur le territoire...
C’est vrai. L’entrée de la marche au programme des interclubs il y a quelques années a permis de booster la pratique au sein de la grande famille de l’athlétisme. Et la marche est désormais présente dans la plupart des clubs. En revanche, il existe effectivement des déséquilibres régionaux. Grosso modo, il y a une césure entre le Nord et le Sud de la France : le Nord marche, pas le Sud. Par ailleurs, nous devons faire face à un vrai déficit d’entraîneurs spécialisés car il y en beaucoup plus dans le Nord que dans le Sud. Du coup, certains athlètes qui souhaiteraient s’essayer à la marche pourraient ne pas recevoir d’accueil adéquat dans certains clubs en raison de ce manque d’entraîneurs. C’est l’une de mes craintes.
Comment y faire face ?
A terme, j’aimerais qu’il y ait un rapprochement entre la marche, le demi-fond et le hors stade. Pour beaucoup de gens, il s’agit de trois mondes complètement différents alors que ces trois univers sont surtout complémentaires. Personnellement, avant de m’engager dans la marche, j’étais un spécialiste du demi-fond ! Au niveau de l’initiation, entraîner de jeunes marcheurs n’est pourtant pas très compliqué pour des coachs de demi-fond. Il faudrait réussir à les convaincre car les entraîneurs de demi-fond ont toutes les compétences requises pour se mettre à la marche !
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