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Renaud Lavillenie : « Presque inespéré ! »

Publié le vendredi 12 décembre 2008 à 07h10min

Mais où s’arrêtera-t-il ? Renaud Lavillenie, le perchiste du Cognac AC, avait déjà été une des grandes révélations de l’hiver dernier, en faisant passer son record personnel de 5,45 m à 5,70 m. Pour sa rentrée, lors du meeting Perche aux Etoiles à Aulnay-sous-Bois, il a une nouvelle fois frappé un grand coup, en devenant le 6 ème meilleur performeur français de tous les temps grâce à un saut à 5,81 m.

Il a ensuite échoué par trois fois d’un rien à 5,86 m, soit deux centimètre de plus que le record de France espoir en salle détenu par Jean Galfione. Plein d’ambitions, celui qui est entraîné depuis septembre dernier par Damien Inocencio dans le Puy-de-Dôme sait déjà qu’il fera étape le 13 février du côté du Palais Omnisports de Paris-Bercy pour le Meeting SEAT. Au programme également : les championnats de France Elite à Liévin et les championnats d’Europe à Turin. Avec Romain Mesnil, Jérôme Clavier et désormais Renaud Lavillenie, l’école de perche française a encore de bien beaux jours devant elle…

Renaud, racontez-nous ce superbe concours d’Aulnay-sous-Bois…

J’ai commencé à 5,33 m, une barre correcte pour un début de saison que j’ai passée au 1er essai. A l’échauffement, j’étais déjà vraiment bien réglé et bien sur mes perches. Je franchis également 5,52 m et 5,61 m dès ma première tentative. Puis, après l’élimination de Romain (Mesnil) et Damiel (Dossevi), je me retrouve tout seul face à une barre à 5,71 m, soit un centimètre de plus que mon record personnel. Je passe encore au premier essai, sans problèmes apparents. Je n’ai presque pas réfléchi. Tout s’est fait automatiquement. Le saut est passé comme une lettre à la poste.

Comment avez-vous réagi après ce saut synonyme de record personnel ?

J’étais déjà super heureux.. Ensuite, je tente 5,76 m et ça passe là aussi au premier. C’est propre mais il y a encore un peu de marge. Je ne ressens pas vraiment le saut, comme si tout était réglé comme du papier à musique et qu’il n’y avait pas besoin de réfléchir. C’étaient des sensations nouvelles, vraiment très agréables. Je n’avais jamais ressenti ça.

Puis vient cette barre à 5,81 m…

Je ne me voyais pas tenter 6 mètres d’un coup ! Jérôme (Clavier) était présent même s’il ne concourrait pas. C’est un super pote mais on se tire la bourre. Me retrouver un petit centimètre devant lui, c’était donc bien motivant. Mais, pendant le concours, je ne pensais pas à tout ça. Je manque mon premier saut à 5,81 m pour pas grand-chose. Pour le 2 ème, je me remobilise et je lâche les chevaux. C’est un très beau saut. Là, c’était un peu la folie. Je n’en revenais pas.

Vous vous saviez en grande forme ?

Avec mon coach, Damien Innociencio, on avait fixé un objectif à 5,80 m pour cet hiver, mais plutôt pour la fin janvier-début février. Je ne m’attendais donc pas à une telle performance à cette période de l’année. J’étais prêt pour réaliser 5,60 m. 5,81 m, c’était presque inespéré.

Pour un perchiste, franchir 5,80 m est un cap important…

Ça compte beaucoup pour moi. L’an dernier, j’ai galéré tout l’été car il me manquait une barre comme celle-ci sur le plan psychologique. Avoir réalisé cette performance va maintenant complètement me libérer pour les compétitions à venir.

Justement, vos ambitions ont dû évoluer…

Avant Aulnay-sous-Bois, l’objectif était d’atteindre la finale des Championnats d’Europe en salle (6 au 9 mars à Turin). Mais, avec 5,70 m, on ne peut pas espérer de miracle. Avec ce nouveau record personnel, je pense que la médaille peut désormais aussi être à portée.

Comment expliquez-vous ce début de saison en fanfare ?

J’ai beaucoup travaillé sur le physique. Sur ce plan-là, je ne suis pas une bête. Il fallait que je prenne un peu de puissance et de vitesse. Après les Jeux olympiques (ndlr : pour lesquels il ne s’est pas qualifié), je me suis plus investi. J’ai bien mis en place mon saut avec la volonté que tout soit juste.

Sur la vidéo de vos sauts lors du Meeting Perche aux Etoiles, vous donnez l’impression d’aller très vite pendant la course d’élan…

Ça me fait bizarre de le dire mais je pense que j’étais l’athlète le plus rapide du concours. En plus, les pistes DIMA répondent énormément. La première fois que j’ai franchi 5 m, il y a deux ans, ça déménageait déjà. Mais je partais pleine balle alors que, maintenant, c’est plus structuré. Je suis à fond seulement sur les six derniers appuis, là où c’est le plus important.

Vous n’avez échoué qu’à trois petits centimètres du record de France espoir détenu par Jean Galfione (5,84 m en 1992 à Grenoble). Allez-vous retenter votre chance avant janvier 2009 ?

Franchement, je serais tenté de m’y attaquer. Mais je ne vais pas m’amuser à ça car je risque de me griller pour la suite de la saison. Je suis encore en plein travail de développement afin d’être en forme à partir de la fin janvier. J’ai seulement prévu de m’amuser dans deux semaines en participant à un heptathlon à Clermont-Ferrand.

Quel est le programme pour la suite ?

Seuls quelques rendez-vous sont déjà planifiés. Il y aura le Meeting SEAT à Bercy le 13 février, c’est incontournable. Je participerai deux jours plus tard à un meeting organisé par Jean Galfione à Puteaux. Je prendrai part également aux championnats de France Elite et à une compétition à Tours le week-end suivant. Puis viendront les championnats d’Europe en salle…

L’an dernier, vous aviez déjà brillé en salle avant de connaître une saison estivale plus difficile…

J’ai fait la course aux minima pour les Jeux olympiques pendant tout l’été. Sur l’ensemble de mes concours, j’ai dû sauter huit fois entre 5,60 m et 5,65 m. Derrière, je tentais chaque fois 5,75 m et j’échouais. C’était un peu délicat. Je n’avais pas la gestion du haut niveau et des concours qui en découlaient. Il ne faut pas oublier qu’un an plus tôt, en 2007, je ne sautais pas plus de 5,30 m, 5,40 m. Pour moi, l’été 2008 n’a pas vraiment été un échec. Car j’ai beaucoup appris.

Avec vous, mais aussi Jérôme Clavier et Romain Mesnil, la France compte actuellement trois perchistes à plus de 5,80 m…

C’est vachement motivant. On va pouvoir se tirer la bourre. On va se retrouver à trois ou quatre lors de chaque meeting à se concurrencer pour la victoire. Je pense que ça ne peut que faire du bien. La perche française avait besoin de ça.

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer


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