Romain Barras : « Je veux encore progresser »
Publié le mercredi 14 septembre 2005 à 20h32min
Avant d’aborder le Décastar des 17 et 18 septembre à Talence, Romain Barras fait le point sur sa saison 2005. Vainqueur des jeux méditerranéens d’Almeria et des championnats de France d’Angers, le décathlonien de 25 ans, 7 ème des mondiaux d’Helsinki, semble avoir franchi un cap. Il se confie en toute simplicité.
Dans quel état d’esprit abordez-vous le Décastar 2005 ?
Pour les « combinards », le Décastar de Talence est, avec la réunion de Götzis, le meilleur meeting consacré aux épreuves combinées. Le Décastar, c’est la fête du décathlon, surtout pour les français qui peuvent courir devant leur public. Maintenant, je laisse le soin aux puristes de dire lequel des deux meetings est le meilleur. Personnellement, ce sera le cinquième décathlon de ma saison alors que je ne comptais en faire que quatre. En fait, je ne pensais pas m’aligner à celui des « France » mais j’étais bien. Et, après une première journée plutôt correcte avec un record personnel sur 100 m à la clef (11"24 à Angers avant de faire 11"15 à Helsinki, ndlr), je n’avais pas envie de rater mon premier titre de champion de France élite.
Du coup, avec mon entraîneur (Jean-Yves Cochand), nous avons décidé d’enchaîner sur la seconde journée. Je suis passé quatre fois au-delà des 8000 points cette saison. Et j’ai frôlé mon record personnel de 8196 points à Götzis (2003) en totalisant 8185 points. Talence arrive toujours à la fin de la saison mais j’irai pour finir mon cinquième décathlon de l’année à plus de 8000 points. Ce serait top car, mine de rien, les 8000 points constituent toujours pour moi une barrière psychologique. J’irai aussi au Décastar pour jouer avec le public, me faire plaisir et peut-être me décomplexer par rapport à cette barrière des 8000 points.
Quel regard portez-vous sur votre belle saison 2005 ?
Une saison comme ça, d’une telle densité, ça fait forcément mûrir. J’ai donc commencé par Götzis. C’était la première fois que je m’alignais là-bas, dans ce temple des épreuves combinées. Tous les plus grands étaient là. Et j’ai terminé 5 ème avec 8185 points. Je pense ne pas avoir raté ma première apparition là-bas. Aux jeux méditerranéens, à Almeria, je gagne avec 8127 points mais il y avait un fort vent de face. N’empêche. Une victoire est toujours bonne à prendre d’autant que j’étais là-bas avec des amis d’entraînement qui comptent beaucoup pour moi : Sébastien Maillard et Rudy Bourguignon. Ensuite, aux « France », j’y suis allé tranquillement, sans être véritablement préparé mais c’est passé avec 8024 points.
Enfin, il y a eu les mondiaux d’Helsinki sous des conditions météo dantesque. Dire que cette compétition restera un grand souvenir serait mentir. Moi, je suis un enfant du soleil et je déteste la pluie. En même temps, je termine 7 ème ; ce qui est loin d’être une contre-performance. Mais ce qui m’a marqué, c’est que chaque décathlon auquel j’ai participé cette année m’a procuré du plaisir. Et je pense avoir appris beaucoup de choses cette saison. Déjà, en 2004, aux jeux d’Athènes, j’avais engrangé pas mal d’expérience. A Helsinki, « Lolo » (Laurent Hernu) était blessé et je me suis retrouvé seul. C’était un peu nouveau pour moi car nous avons souvent participé ensemble aux grands championnats internationaux.
Que faire aujourd’hui pour continuer à progresser demain ?
L’âge d’or des décathloniens se situe entre 27 et 30 ans. Or, j’ai 25 ans. Bref, ça va commencer à devenir sérieux. Disons que mon gros point faible (le problème, c’est que j’en ai tellement !) est ma lenteur. Je ne suis pas encore sous les 11 secondes sur 100 m ! Parallèlement, je peux encore progresser sur toutes les disciplines. Ce qui m’a toujours fait progresser, c’est de suivre ma ligne de conduite : je suis obligé de m’entraîner énormément car j’en ai besoin. Je suis un besogneux et je le sais. On me parle déjà, ici et là, des championnats d’Europe de 2006 et des jeux olympiques de 2008 mais je veux absolument garder les pieds sur terre. L’objectif prioritaire est de me rapprocher du Top 5 mondial. Ensuite, on verra.
Le champion du monde américain Brian Clay ne s’alignera pas au départ du Décastar à Talence. A Helsinki, il a vraiment impressionné. Qu’en pensez-vous ?
Clay ? Je le connais depuis 2001. A l’époque, je l’avais battu aux universiades de Pékin... car il était tombé sur les haies. C’est un gars qui a commencé l’athlétisme un peu tardivement mais il est pétri de qualités. Il est moins fragile et plus travailleur que Dan O’Brien. Il sera, à mon avis, le prochain recordman du monde. Officiellement, il a décliné son invitation au Décastar en raison d’une douleur à l’épaule mais je crois savoir qu’il préfère actuellement savourer son titre mondial en surfant et en pêchant de beaux poissons multicolores dans son île d’Hawaï...
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