Romain Barras - Jérôme Clavier : « Ça fait long… »
Publié le mercredi 3 juin 2009 à 05h43min
L’après Pékin de Jérôme Clavier et Romain Barras est étonnamment semblable. Après des Jeux olympiques réussis, le perchiste et le décathlonien, tous deux finalistes en Chine, n’ont pas été épargnés par les blessures. Avec deux pubalgies pour le premier nommé et deux déchirures pour le second, ils ont plus fréquenté les cabinets de médecin et les salles de musculation que la piste. Un peu dans l’expectative, ils espèrent revenir en forme à temps, pour pouvoir défendre leurs chances à Berlin, lors des Mondiaux. Interview croisée.
Vous vous êtes tous les deux faits très discrets cet hiver lors de la saison en salle à cause de diverses blessures. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Romain Barras : Je suis dans une zone de flou. Je sors d’une déchirure au psoas il y a un mois. Ces derniers temps, j’ai fait plus de préparation physique, en passant du temps en salle de musculation sur un vélo ou des appareils elliptiques, que de l’athlétisme. J’ai une caisse monstrueuse mais je n’ai presque pas pu faire d’athlé. Car, cet hiver, je m’étais aussi déchiré un ischio. Ça fait long…
Jérôme Clavier : J’ai subi deux opérations, à chaque fois à cause d’une pubalgie abdominale. En fait, j’ai la paroi inguinale qui lâchait. J’ai été opéré fin octobre puis fin mars, cette fois de l’autre côté. Ces blessures sont tombées en plein de milieu de ma préparation. Je suis donc en décalage. Je cours après la forme. En plus, j’ai eu une petite alerte une semaine mais ça va.
Vous sortiez de bons Jeux olympiques avec chacun une place de finaliste (Romain 5 ème et Jérome 7 ème). Y-a-t-il selon vous un lien de cause à effet entre votre belle année 2008 et ce début d’année 2009 difficile ?
J.C : J’ai tout enchaîné, mes études et le sport, pendant deux ans. En 2007, quand je suis revenu d’Osaka, j’ai dû reprendre le travail tout de suite. Et l’an dernier, j’ai longtemps couru après les minima. Peut-être que mon corps en a eu marre. Ça commençait à faire beaucoup. J’avais besoin d’un bon break.
R.B : J’ai tiré sur la machine l’an dernier. Mon corps a fini par dire stop. Il se tait mais, un jour, il finit toujours par pousser un coup de gueule. J’aurais peut-être dû baisser de pied à un moment mais j’aime tellement l’athlé… Il me reste trois ans pour me prouver que je peux concrétiser par rapport à ce que je réalise à l’entraînement.
Vous avez dû traverser des moments délicats avec tous ces pépins de santé…
J.C : Mentalement, ça allait après ma première opération. J’avais besoin de souffler. J’avais envie de faire les Championnats d’Europe en salle, je sentais qu’il y avait un coup à jouer. Ce qu’a d’ailleurs prouvé Renaud ! Mais je me suis dit que c’était un mal pour un bien. Après la deuxième opération, ça a été plus dur. Mais je suis resté motivé.
R.B : Grâce au travail que j’ai effectué avec un préparateur mental, j’arrive aujourd’hui à relativiser plus les choses. Après les Jeux, j’étais fatigué mentalement. Mais je n’ai pas connu de baisse de motivation. Je n’ai jamais perdu l’envie de m’entraîner. J’aime tellement ça !
Connaissez-vous vos dates de rentrée ?
R.B : Pour l’instant, je ne sais pas trop où j’en suis. Je suis pré-qualifié pour les Mondiaux de Berlin. Ça, c’est sympa. Je devais faire ma rentrée à Götzis ce week-end au décathlon mais c’est reporté suite à ma déchirure. Je m’oriente donc vers la Coupe d’Europe d’épreuves combinées (27 et 28 juin à Szczecin, Pologne).
J.C : Pour moi, ce devrait être à Pierre-Bénite le 2 juin. Mais j’attendrai peut-être les championnats régionaux d’Ile-de-France (les 20 et 21 juin à Ivry-sur-Seine). Je préfère démarrer en douceur.
Quelles sont vos ambitions pour cet été si la forme revient ?
R.B : Les « Monde », c’est une autre compétition dans la tête. Tout sera possible le jour J. J’ai de l’expérience maintenant. Je fais de l’athlétisme à haut niveau depuis plus de dix ans. De tout cela rejaillit de la sérénité. Je me dis : « Tu sais faire ». En tout cas, je prendrai des risques à Berlin. Comme d’habitude, je donnerai tout.
J.C : Il faut déjà que j’obtienne mon billet pour les Mondiaux en sautant le plus haut possible. Au saut à la perche, tout le monde a sa chance. Tout peut arriver lors des Championnats de France. Je compte monter tranquillement en puissance. Jouer un podium aux Mondiaux, ce sera sans doute un peu dur. Mais une place de finaliste, c’est jouable.
* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer
Voir en ligne : FFA
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