Kempele Z‑Maraton : Janne Kulmala et Marika Käkelä s’imposent

Au rythme paisible du printemps finlandais
Samedi 2 août 2025, à Kempele, à quelques kilomètres au sud d’Oulu sur la côte nord de la mer Baltique, le Kempele Z‑Maraton réunissait une centaine de coureurs sur un tracé plat et rapide, conçu pour rivaliser avec les premières sensations estivales. Pourtant, cette course ne se joue pas sur la vitesse pure, mais sur la capacité à allier gestion, concentration et ouverture au paysage. Le parcours, composé de quatre boucles de 10,5 km sur pistes cyclables, offre un équilibre entre performance et contemplation, renforcé par les vastes espaces et l’air marin finlandais. Dans ce décor sobre et apaisant, deux noms se sont distingués par leur maîtrise et leur persévérance.

Janne Kulmala : l’expérience à l’heure du chrono
Chez les hommes, le Suisse Janne Kulmala, représentant du 100 Marathon Club Schweiz, a mené la course sans relâche, franchissant la ligne en 3h18′45″, soit un rythme régulier de 4min45/km sur un parcours peu propice à l’approximation. Dès les premiers kilomètres, il s’est détaché sans gesticulations : pas de rupture spectaculaire, mais une progression constante, maîtrisée, presque silencieuse. À plus de 21 minutes derrière, le premier Finnois Mikko Huotari termine en 3h40′04″, tandis que Janne Mattila complète le podium masculin en 3h44′02″, créant ainsi un classement très solide et homogène chez les coureurs locaux. L’écart reflète bien une course où la régularité a fait défaut aux suivants face à l’efficience du leader.

Marika Käkelä : grande dame du marathon finlandais
Sur le plan féminin, la victoire revient à Marika Käkelä (Kuusamo), qui réalise un chrono de 4h09′12″, l’emportant avec autorité. Sa performance repose sur une stratégie simple mais efficace : une course menée avec intelligence, sur un rythme constant, sans surchauffe ni précipitation. Derrière elle, Saara Törmänen (locale de Kempele) franchit la ligne en 4h21′57″, confirmant son engagement régional, et Katharina Kujala prend la troisième place en 4h32′15″, illustrant la montée des coureuses finlandaises dans les longues distances. Käkelä s’est détachée nettement dès les deux premières boucles, contrôlant son effort sans panique, bien au-delà du simple confort physique.

Un tracé panoramique au service de l’effort
Le parcours est décrit comme roulant et très accessible : de larges pistes cyclables, quelques passages techniques sous les ponts, des lignes droites bordées de prairies et des virages imposant un certain engagement mental. Le fond plat favorise la constance, mais les vents côtiers et l’absence d’ombre sur certaines sections ont complexifié le travail. La météo, fraîche mais ensoleillée, a permis à chacun de courir sans choc thermique. Les ravitaillements, bien espacés, ont été appréciés autant pour l’eau que pour l’encouragement chaleureux des bénévoles en t‑shirt bleu. En Finlande, on ne court pas contre les arbres : on court parmi eux, et cela transforme, à chaque foulée, une épreuve sportive en expérience sensorielle.

Ambiance locale et convivialité finlandaise
Avec moins de 150 finishers, l’événement a conservé son caractère intimiste : ni grands stands, ni sponsors envahissants, mais une véritable course de proximité organisée par le Kempeleen Maratonklubi. Les enfants lançaient les départs du mini-marathon la veille, les familles encourageaient au bord du parcours, et les coureurs échangeaient sur leurs objectifs, leurs dossards, leurs gènes. À l’arrivée, chacun recevait un buffet simple mais généreux, accompagné de discussions au sauna municipal devenu tradition post-course : preuve que le marathon ici ne s’achève pas avec le chrono, mais s’intègre à un moment de partage.

Une célébration du marathon au naturel
Le Kempele Z‑Maraton 2025 n’a rien de spectaculaire aux yeux du grand public, mais il incarne une approche précieuse du marathon : lente, réfléchie, respectueuse du corps et de l’environnement. Avec Janne Kulmala, en 3h18′45″, et Marika Käkelä, en 4h09′12″, ce sont des victoires fondées sur l’endurance sur longue durée, sans artifice. Ce marathon finlandais rappelle que la course peut être lente, mais jamais banale, et qu’elle peut rapprocher plus les gens qu’un simple record. Dans un monde de plus en plus rapide, Kempele offre le luxe d’un effort habité, et montre que le marathon est aussi une danse avec le paysage, pas seulement une conquête de minutes.