Kongsvinger Skogsmaraton : Dalhaug et Slorafoss en majesté
Publié le samedi 2 août 2025 à 18h04min
Au cœur des forêts profondes du comté d’Innlandet, le Kongsvinger Skogsmaraton a une fois de plus prouvé, ce samedi 2 août 2025, que le marathon est bien plus qu’une épreuve chronométrée. Victoire nette de Morten Dalhaug chez les hommes en 2h54’34" et performance solide d’Ida Slorafoss chez les femmes en 3h25’15" pour une édition placée sous le signe de la résilience, de la nature et de la communion avec le terrain.
La forêt comme théâtre d’effort
À Kongsvinger, courir signifie se fondre dans l’écrin silencieux des grands pins, où chaque foulée résonne sur un tapis végétal à peine foulé. Là où d’autres marathons célèbrent le bitume et les foules, le Skogsmaraton cultive un tout autre charme : celui de la simplicité, de la rusticité et de la vérité de l’effort. Ils étaient plusieurs centaines, ce samedi 2 août, à venir défier les 42,195 km du parcours vallonné, sinueux, parfois solitaire, toujours exigeant. Le Kongsvinger Skogsmaraton ne récompense pas l’esbroufe ou la puissance brute : il met à l’honneur l’endurance intérieure, l’écoute du corps et le respect du territoire. Une leçon incarnée cette année par deux coureurs remarquables.
Un duel avec soi-même : Dalhaug et Slorafoss en majesté
Chez les hommes, Morten Dalhaug, représentant du club SK Vidar, a mené une course impressionnante de régularité et de sang-froid. Dès les premiers kilomètres, son rythme est apparu comme celui d’un coureur en pleine maîtrise de ses moyens. Sur un parcours où les relances sont rares et où les descentes ne permettent jamais de relâchement, il s’est détaché sans forcer, creusant l’écart dans les parties boisées les plus techniques. Il boucle son marathon en 2 heures, 54 minutes et 34 secondes, un temps qui impressionne au regard du profil de la course. Pas un sprint, pas un passage en force : simplement une mécanique précise, bien huilée, adaptée aux pièges du terrain. Morten a couru comme on taille une piste dans la forêt, avec patience et méthode.
Derrière lui, le vétéran Hans Petter Rønningen (RK Fram & Freidig) réalise une course solide, franchissant la ligne en 3h12’24", suivi du dynamique Daniel Skjelhaugen, membre de la communauté Asicsfrontrunner, en 3h24’32". La bataille pour le podium masculin n’a jamais tourné au chaos : chacun a couru avec ses armes, respectueux du terrain et des adversaires, dans cette ambiance scandinave où le silence parle autant que les exploits.
Côté féminin, la victoire d’Ida Slorafoss (Romerike Ultraløperklubb) ne souffre d’aucune contestation. Avec son chrono de 3 heures, 25 minutes et 15 secondes, elle impose sa foulée stable et précise à l’ensemble du peloton féminin. Si son départ fut mesuré, c’est dans la deuxième moitié du parcours qu’elle a pris les commandes, distançant ses poursuivantes sur les longues sections forestières où le mental prend le relais des jambes. La deuxième place revient à Linn Vibekken (Ullensaker Kisa) avec un temps de 3h40’31", tandis que la Suédoise Angelica Dedon complète le podium en 3h46’29", sous les couleurs de Göteborg. Ce trio illustre bien l’esprit de l’épreuve : une alliance entre tactique, endurance, et lien intime avec le paysage.
Le parcours, quant à lui, reste fidèle à sa réputation. Alternant sentiers escarpés, longues portions boisées et brèves incursions sur des routes locales, il impose une gestion de course minutieuse. Loin des profils urbains ou des marathons ultra-rapides, Kongsvinger défie les appuis, l’équilibre et la lucidité. De nombreux coureurs, bien entraînés mais novices sur ce type de terrain, ont avoué avoir sous-estimé la difficulté. Et pourtant, aucun n’a regretté l’expérience.
Car ici, tout est pensé pour le coureur : ravitaillements sobres mais efficaces, balisage limpide, bénévoles discrets mais omniprésents. Le public, lui, se manifeste par vagues silencieuses, souvent en bordure des fermes, parfois au cœur des sous-bois, dans une ambiance feutrée typique des épreuves norvégiennes. On applaudit avec retenue, on encourage d’un sourire, on tend une main sans crier. La chaleur est là, mais elle est pudique, respectueuse du combat intérieur de chacun.
Une course qui pousse à se redécouvrir
Le Kongsvinger Skogsmaraton 2025 n’a pas cherché à rivaliser avec les majors ou les marathons records. Il n’en a pas besoin. Sa grandeur réside ailleurs : dans le silence d’une montée entre deux pins, dans la boue d’un sentier après une averse, dans les regards échangés entre coureurs à un carrefour. En couronnant Morten Dalhaug et Ida Slorafoss, cette édition rend hommage à deux athlètes qui ont su écouter le rythme de la forêt, adapter leur souffle à celui du paysage, et transformer une course en communion.
En quittant Kongsvinger, les coureurs n’ont pas simplement une médaille autour du cou. Ils repartent avec quelque chose de plus durable : la sensation d’avoir effleuré l’essence même du marathon. Non pas la performance à tout prix, mais l’harmonie entre le corps, l’esprit et la nature. Et cela, dans le monde du running d’aujourd’hui, vaut toutes les lignes d’arrivée.
Voir en ligne : Marathons
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