Ruth Chepngetich suspendue trois ans pour dopage : Un coup dur pour le marathon mondial

La suspension confirmée par l’Unité d’intégrité de l’athlétisme
L’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) a annoncé ce 23 octobre 2025 la suspension de trois ans de Ruth Chepngetich, à compter du 19 avril 2025. La coureuse kényane de 31 ans a été reconnue coupable d’avoir utilisé une substance interdite, l’hydrochlorothiazide, un diurétique que l’Agence mondiale antidopage (AMA) interdit car il peut masquer la présence d’autres substances dopantes. Elle était déjà suspendue provisoirement depuis juillet 2025, à la suite d’un contrôle positif effectué le 14 mars 2025. Cette décision est le résultat d’une enquête approfondie basée sur les analyses, ses communications électroniques et ses explications, jugées peu crédibles par l’AIU. Ruth Chepngetich avait déclaré avoir consommé par erreur un médicament qui ne lui appartenait pas, remis par sa femme de ménage quelques jours avant le contrôle, mais l’instance antidopage ne l’a pas convaincue, estimant même ce comportement comme une intention directe passible d’une sanction plus lourde.​

Un record du monde toujours valide pour l’instant
Ruth Chepngetich avait inscrit son nom dans l’histoire du marathon en octobre 2024 en établissant un nouveau record du monde féminin en 2 h 09 min 56 s lors du marathon de Chicago. Ce record effaçait près de deux minutes du précédent, détenu par l’Éthiopienne Tigist Assefa. Malgré la suspension, ce record reste, pour le moment, officiellement reconnu, car les annulations de résultats ne s’appliquent qu’à partir du 14 mars 2025, date du contrôle positif. L’AIU n’a pas remis en cause ses performances antérieures, incluant ses trois victoires à Chicago (2021, 2022, 2024) et ses titres au marathon de Nagoya (2022, 2023). Ainsi, l’exploit historique de Chepngetich reste inscrit dans les archives du marathon mondial, mais son avenir sportif est désormais compromis.​

Une enquête approfondie et des révélations accablantes
L’enquête de l’AIU a été particulièrement poussée. Outre les analyses sanguines et urinaires, elle s’est appuyée sur les données des appareils électroniques de l’athlète. Parmi les éléments étudiés, des échanges sur des applications de messagerie démontraient une familiarité avec des substances et pratiques interdites. L’athlète n’a pas su apporter d’explications satisfaisantes sur la présence du diurétique dans son organisme. L’AIU a finalement requis une suspension de quatre ans, réduite à trois ans après reconnaissance partielle des faits par Chepngetich. Cette affaire illustre la rigueur croissante des contrôles antidopage instaurés par cette unité créée en 2017 pour restaurer la confiance dans l’athlétisme après plusieurs scandales.​

Un coup dur pour le marathon féminin mondial
La suspension de Ruth Chepngetich, souvent considérée comme une icône du marathon féminin, crée un vide significatif dans la discipline. Grande favorite des compétitions internationales de long cours, elle ne pourra pas défendre son record ni participer aux courses majeures pendant au moins trois ans. Sa suspension ravive le débat sur la pression intense qui pèse sur les athlètes d’élite, ainsi que sur la nécessité impérative de garantir un sport propre. Le monde de l’athlétisme attend désormais les éventuelles conséquences sur les classements et sur la crédibilité des futures compétitions.​

Vers un marathon purifié et une vigilance renforcée
Cette affaire rappelle que la lutte antidopage demeure un enjeu crucial pour la pérennité et l’équité du marathon et de l’athlétisme en général. L’AIU, par son action rigoureuse et ses enquêtes approfondies, espère dissuader les pratiques illicites et protéger l’intégrité des performances. Pour Ruth Chepngetich, cette suspension de trois ans marque une pause forcée, un avertissement aux autres athlètes, et une invitation à renforcer la vigilance. Seule une pratique transparente permettra au marathon de continuer à émerveiller par la pureté de ses exploits et l’endurance de ses champions.​