Sandra Gomis : « J’aimerais descendre sous les 13 sec ! »

A 25 ans, la protégée de Grégory Charbonneau, formée par Stéphane Leclainche à Saint-Nazaire, vit une seconde jeunesse. Ancienne sprinteuse (elle a participé aux Mondiaux juniors de Kingston en 2002 sur 100 m et possède sur la distance un record à 11"61), elle a décidé de se consacrer entièrement aux haies hautes depuis septembre dernier. De quoi lui laisser espérer encore une belle marge de progression. Sandra Gomis, un nom à retenir…

Sandra, dès votre rentrée lors des Interclubs, vous battez en 13"17 votre record personnel sur 100 m haies de plus de trois dixièmes…

Après ma course, je ne pensais pas avoir réalisé ce temps-là même si j’avais eu de bonnes sensations. Je n’ai pas commis trop de fautes mais il n’y avait pas beaucoup de concurrence. Je peux donc encore m’améliorer. Sur un plan plus général, mon club, le Stade Nantais, vise la montée.

Quelles sont les raisons de votre importante progression sur les haies depuis quelques mois ?

Depuis septembre dernier, je me suis beaucoup entraînée sur les haies et j’ai travaillé la technique. J’en passe désormais lors de chaque entraînement. C’est ce qui me manquait car, au départ, j’ai des qualités de sprint. Et ça commence à porter ses fruits.

Pourquoi avoir arrêté le sprint pour privilégier le 100 m haies ?

A la base, je suis une coureuse de 100 m. J’ai commencé les haies il y a trois, quatre ans. J’ai eu envie de m’investir plus et, depuis un ou deux ans, je n’avais plus vraiment de sensations sur le plat. J’ai donc décidé de me consacrer entièrement au 100 m haies, une discipline dans laquelle j’avais plus de marge de progression.

Quelles sont vos conditions d’entraînement ?

Je suis entraîné au Stade Nantais par Grégory Charbonneau. Je fais partie d’un groupe de sauteurs en longueur et triple sauteurs. Je suis la seule hurdleuse. Ça fait deux ans que je m’entraîne sérieusement, avec cinq à six séances par semaine. Je travaille dans une agence de promotion immobilière. Le patron est cool, c’est un ancien sportif. Il est ouvert au niveau des horaires et je termine tous les jours à 17h.

Quel regard portez-vous sur votre saison hivernale, lors de laquelle vous avez véritablement explosé sur les haies ?

C’est un sentiment partagé. Je suis contente car j’ai largement battu mon record en 8"17 et j’ai réalisé pas mal de beaux chronos en descendant mes temps au fil des courses. Mais il a manqué la cerise sur le gâteau, à savoir un podium lors des Championnats de France Elite. J’ai été disqualifiée en série mais j’ai vite tourné la page. Le geste de Patricia Girard, qui m’a offert sa médaille, m’a beaucoup touchée. J’ai également été soutenue par mon coach et par mes camarades d’entraînement.

Avez-vous déjà arrêté votre programme pour cet été ?

Je cours dès ce dimanche à Montgeron. Puis je participerai au second tour des Interclubs avant de repartir sur un gros cycle d’entraînement. Je serai ensuite à Hérouville le 5 juin et au meeting de Nantes le 24 juin. Cette année, j’aimerais descendre sous les 13". Les Mondiaux, je n’y pense pas. On n’est encore qu’en début de saison, je ne vais pas m’emballer. Il y encore du boulot.

* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer