Simon Munyutu : « Faire les JO, c’était un rêve ! »
Publié le mercredi 9 avril 2008 à 08h07min
Le marathon français reprend enfin des couleurs. Grâce à Simon Munyutu, Christelle Daunay ne sera pas la seule représentante tricolore sur la distance reine de la course sur route, à Pékin. Lors du marathon de Paris, dimanche 6 avril, le légionnaire d’origine kenyane a réalisé une performance de choix, bouclant les 42,195 km à la 11 ème place en 2h09’24", largement en dessous des minima requis pour aller aux Jeux Olympiques (2h10’30"). A 30 ans, le protégé de Jean-François Pontier, licencié au Clermont Athlétisme Auvergne, réalise son rêve. Retour sur un triomphe en couple puisque sa compagne, Martha Komu, l’a emporté chez les femmes en 2h25’33".
Simon, comment avez-vous vécu cette superbe course ?
Il y avait une bonne ambiance, un bon climat. Au départ, il faisait 3° et la température n’a jamais dépassé les 6°. Toutes les conditions étaient réunies pour faire une belle performance. Il y avait beaucoup d’athlètes bien mieux classés au bilan que moi, puisque j’arrivais avec la 24 ème performance d’engagement.
N’avez-vous pas craint d’être parti trop vite ?
Franchement, j’ai eu un peu peur. J’avais décidé de suivre le premier groupe. Heureusement, les lièvres ont été parfaits et ont tenu jusqu’au trentième kilomètre. Mon entraîneur, Jean-François Pontier, me suivait à moto. Il me disait que j’allais très vite mais que je devais m’accrocher au groupe de tête si j’en avais la force. Et j’ai tenu jusqu’au 33 ème kilomètre !
Quel était votre objectif de départ ?
Faire les minima pour les Jeux olympiques de Pékin. Si j’avais couru en 2h10’29", j’aurais été heureux. Mais, avec les entraînements que j’avais dans les jambes, je sentais que j’avais les moyens de courir en moins de 2h10’.
Et maintenant, place à la Chine…
Faire les JO, c’était un rêve. Je vais pouvoir porter pour la quatrième fois le maillot de l’équipe de France. Je sais que je peux compter sur la fédération et sur mon entraîneur en cas de problème. Par exemple, ils m’ont fait confiance en décembre dernier lors des Championnats d’Europe de cross à Toro.
Comment s’organise votre préparation ?
Je m’entraîne en grande partie à Clermont-Ferrand et j’effectue mes stages à Font-Romeu. Nous formons un groupe de sept athlètes dans lequel figurent trois Kényans : moi, Martha (ndlr : Komu, sa compagne) et James Theuri. Je fais partie du 40 ème régiment d’artillerie du Suip. Maintenant, j’ai trois semaines de repos donc je vais rester à la caserne. Puis j’attaquerai la saison jusqu’à Pékin.
A Paris, votre joie a été complète avec la victoire chez les féminines de Martha Komu, votre compagne…
A deux cents mètres de l’arrivée, lorsque j’ai vu l’Ethiopienne, je me suis dit que terminer 2 ème était déjà pas mal. Puis Martha l’a dépassée et a gagné. Je suis très content pour elle !
* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer
Voir en ligne : FFA
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