Stéphane Cand se mue en expérimentateur solitaire
Publié le jeudi 24 novembre 2005 à 18h34min
A peine a-t-il établi son record du monde de course à pied sur tapis roulant (c’était au comptoir suisse en septembre dernier), que Stéphane Cand se lance un nouveau défi. Mon médecin et mon entraîneur m’ont conseillé de ne pas rester trop longtemps sans rien faire, sous peine de perdre rapidement tous mes acquis de l’année, relève le coureur invétéré de Gland qui avait encore réalisé la descente du Rhône depuis sa source jusqu’à son embouchure en juillet 2005.
Son objectif est presque scientifique. Il veut toujours emmagasiner davantage d’expériences pour réaliser son rêve de traversée les Etats-Unis d’ouest en est (4600 kms) en moins de 53 jours en 2007. Un record détenu depuis 1997 par le français Serge Girard. Cette fois pourtant, le trentenaire (il a fêté ses 33 ans en juillet) a en quelque sorte jeté son dévolu sur une « classique » du genre, puisqu’il compte effectuer la traversée du Jura de Bâle à Genève en sept jours par les crêtes. Il est vrai que beaucoup de gens ont déjà réalisé ça, soit à skis, à pied ou en raquettes. J’en conviens, ce choix n’est donc pas très original. Mais mon principal objectif est de savoir me débrouiller tout seul.
Car contrairement au Rhône par exemple, il n’y aura personne qui l’accompagne dans cette aventure. Il subviendra donc à son alimentation ainsi qu’à ses soins lui-même. L’originalité de l’expédition consistera donc à ce que « l’aventurier » transporte ses habits, sa nourriture et ses trois litres d’eau quotidienne, dont un demi-litre chaud, pour se confectionner des soupes. J’espère que mes habits ultra-légers que j’ai achetés voilà un mois ne transperceront pas. Car depuis que les ai acquis, je n’ai toujours pas pu les essayer par temps de grosse pluie. Ils sont en revanche très chauds et conviennent parfaitement à la bise, comme ces jours.
Autre défaut majeur de cette énième expérience : personne ne pourra certifier que le Glandois ait bien respecté son tracé initial. Il est vrai que je pourrais faire du stop. Mais mon but est de me tester dans des conditions de coureur solitaire. Je ne vais donc pas tricher avec moi-même. La seule dérogation que je m’autoriserai, c’est si je connais un pépin majeur. Mais comme le bonhomme cherche toujours à joindre l’utile à l’agréable, il s’est donné pour but de participer à une course chronométrée au départ et une à son arrivée. Le samedi 26 novembre, il sera donc au Basler Stadtlauf (5,5 kms) pour une sorte de prologue avant d’« attaquer » la chaîne jurassienne dimanche. Et en guise de dessert, il fera partie des nombreux coureurs à l’escalade de Genève (7,250 kms), le samedi 3 décembre. Tout un programme !
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