Stéphane Cand se réalise dans son histoire de fou
Publié le mercredi 1er décembre 2004 à 11h03min
On est le 18 janvier 2004 : Stéphane Cand court un marathon (42,195 kms) à Genk (Belgique). Le 1 er février, un autre, à Valence (Espagne). Le 22 du même mois il est à Gênes (Italie)...
Du 18 avril au 23 mai, le Glandois en avale sept d’un coup ! Dont deux d’affilée le week-end des 1 er et 2 mai ; l’un à Sénart, près de Paris. Le lendemain à Visé (Belgique). Puis il enchaîne en Allemagne, au Liechtenstein et encore en France. Dans la foulée, il engloutit des épreuves dans les Alpes (Grisons, Zermatt, Jungfrau, notamment) dites à gros dénivelé, allant parfois jusqu’à 2000 mètres de montées. Et il ne faiblit pas un instant jusqu’au week-end dernier à La Rochelle.
Dimanche 28 novembre, le magasinier employé à 70% dans une entreprise nyonnaise, courait avec 7100 autres adeptes de la longue distance. Et malgré la bruine et le froid du nord de la France, sur les 5810 athlètes qui ont franchi la ligne d’arrivée, il était le 394 eme avec son chrono de 2h58’58’’ !
Mon but, pour mon trentième et dernier marathon de 2004, était de descendre en dessous des trois heures, se gargarise celui dont le record sur la distance a été mesuré à 2h47 en 2000. Car le « barjot de course à pied » comme il aime à se présenter lui-même, s’était non seulement donné le défi quasiment irréalisable de courir trente fois 42 kilomètres et autant d’épreuves en un an. Mais il s’était encore imposé une limite chronométrique de 3h30 pour les courses « plates » et 4h30, pour celles de montagnes !
A 32 ans (il les a fêtés le 20 juillet) le papa de Justine (16 mois) s’est donc pleinement réalisé dans son pari.
Pourtant, à part des dépenses (il avait un budget de 30 000 francs pour l’année, dont la moitié a été prise en charge par divers sponsors) et quelques soucis physiques, il n’en retire rien. Ou presque !
Stéphane se fait accompagner partout par sa famille. Je voulais voir jusqu’où j’étais capable de pousser ma mécanique, souffle l’ex-trailer et duathlète. Mais j’ai eu la chance d’avoir été très bien suivi par divers spécialistes ; médecin, pédicure, orthopédiste, entraîneur et autre masseur, qui m’ont tous très bien conseillé. Alors je n’ai connu qu’un minimum de bobos mineurs. Une petite tendinite au Val-de-Travers, un coup de mou moral à Sion. Mais sinon, je garde trente souvenirs de pur bonheur qui resteront impérissables, sourit le mari de Brigitte qui l’a suivi en tout lieu, excepté à Barcelone et à Valence.
Sinon, il a emmené sa petite famille partout dans le monde.
Y compris son chien « Hola », son fidèle compagnon d’entraînement. Ce qui fait dire à son épouse : quand Stéphane m’a annoncé son projet, j’avais peur qu’il ne se blesse. Mais j’ai pris confiance en ses capacités et je devenais impatiente pour qu’il court sa prochaine étape. Quant à notre fille, elle dort partout. Et c’était pour moi l’occasion de découvrir des régions que je ne connaissais pas. Aujourd’hui je suis très fière de lui, parce qu’il a tout fait pour réussir son pari. Il a même réussi à me donner le goût à la course à pied, glisse-t-elle. Brigitte participera d’ailleurs samedi à la course de l’Escalade.
Mais pas Stéphane. Je vais désormais m’accorder du repos complet. Avant de reprendre les entraînements de course à pied en février. Parce que le coureur nourrit des ambitions encore plus folles... pour 2007. Il compte traverser les Etats-Unis de Los Angeles à New York (4500 kms) en moins de 53 jours. Voilà pourquoi il a consenti tant d’efforts cette année. Et qu’il poursuivra sa préparation en 2005 et en 2006.
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