Teddy Tamgho : « Les Jeux Olympiques restent dans un coin de ma tête »

Battre le record de France dès sa rentrée fin décembre, c’est plutôt surprenant…

En fait, cette compétition était surtout l’occasion de travailler mes marques et mon entrée sur la planche. D’ailleurs, j’avais décidé de sauter avec élan réduit, sur quatorze foulées, et de n’effectuer que trois sauts. Le résultat, c’est que je bats le record de France dès mon premier essai. Je confirme au troisième avec 16,51 et j’arrête dans la foulée mon concours.

Quels secteurs avez-vous réussi à améliorer depuis l’été dernier ?

Avant, je n’arrivais pas à rentrer dans la planche. Je piétinais donc je ralentissais sur les dernières foulées avant le cloche-pied. Avec mon coach, c’est ce qu’on voulait travailler cette année. Maintenant, je suis capable de courir à fond et d’utiliser toute ma vitesse lors de la course d’élan (ndlr : il possède des records à 6"92 sur 60 m et 10"83 sur 100 m).

Ce record de France a-t-il constitué une surprise ?

Non, nous savions avant même ce concours, moi et mon entraîneur, que ce record allait tomber cette année. Ce n’était qu’une question de temps. Quand ça a été fait, j’ai souri.

Que vous reste-t-il à améliorer ?

Je dois encore gagner en maturité. Je dois aussi continuer à bosser mes bondissements et ma vitesse. Un peu tout en fait !

Quels sont les objectifs pour la suite de la saison ?

Il y en a plusieurs. Avant tout, confirmer mes 16,53 m. Je m’entraîne comme un junior donc gagner les Mondiaux juniors, c’est aussi à prendre. Les Jeux Olympiques ? Je n’ai jamais fait de grandes compétitions. Mais ça reste dans un coin de ma tête même si ce n’est pas un objectif.

L’an dernier, vous terminez 4 ème des Championnats d’Europe juniors. Pas trop dur à digérer ?

Il faut savoir que j’étais en tête à l’attaque du dernier essai. Ce concours m’a donc donné un gros coup au moral. Mais il m’a surtout fait grandir. Ce jour-là, j’étais trop euphorique. Désormais, je sais que, quel que soit le déroulement d’une compétition, je ne dois pas m’enflammer. Les « Europe » m’ont également permis de m’habituer à concourir face à des concurrents étrangers. J’appréhende mieux ce type de compétitions maintenant.

A l’INSEP, votre groupe d’entraînement est très homogène avec de nombreux jeunes talents. L’ambiance reste bonne ?

Bien sûr, c’est un super avantage de pouvoir s’entraîner tous ensemble. Nous formons un bon groupe avec des jeunes qui poussent et un leader comme Karl Taillepierre. Nous nous motivons les uns les autres, nous sommes des partenaires. Par contre, quand nous nous retrouvons en compétition, nous nous tirons tous la bourre. J’espère que nos résultats vont permettre au triple saut d’être « mieux vu » et qu’on va enfin nous remarquer !