Vanessa Boslak : « Je vais devoir être vigilante »
Publié le dimanche 26 avril 2009 à 06h54min
Victime d’une rupture du ligament antérieur du genou gauche il y a un peu plus d’un mois, à la suite d’une chute à ski à Courchevel, Vanessa Boslak en termine actuellement avec la première phase de sa rééducation du côté de Capbreton. Le programme de la recordwoman de France du saut à la perche est bien rempli, avec vélo, marche et autres exercices de renforcement. Les premiers progrès se font déjà sentir mais la protégée de Sébastien Levicq à l’Insep, diplômée en kinésithérapie, préfère rester prudente. Le chemin est encore long avant son retour sur les sautoirs. Interview.
Vanessa, première question toute simple, comment allez-vous ?
Ça va. Aujourd’hui, j’entame ma quatrième semaine après l’opération. Mon genou gauche n’est pas trop gonflé. Je suis toujours sous anti-inflammatoires car il reste une douleur résiduelle.
Vous êtes en rééducation au Centre Européen de Rééducation du Sportif (CERS) de Capbreton…
Je fais du vélo, du stepper (ndlr : un appareil qui reproduit à l’infini le mouvement effectué quand on monte des marches) et je marche de mieux en mieux. J’ai encore le genou un peu raide. Retrouver sa souplesse, c’est souvent le plus difficile. Je ne force pas sur la flexion. La semaine dernière, j’étais à 125°. C’est pas mal.
Vous ne broyez pas trop du noir ?
L’ambiance est bonne avec un vrai groupe de copines. Il y a 80 % de sportifs issus de sports collectifs et le même pourcentage de personnes qui se sont pétés les « croisés ». Quand on arrive là-bas, on est tous avec des cannes. Chacun raconte les circonstances de sa blessure. Je suis la seule athlète présente mais Caroline Bocquet, également perchiste et qui est une amie, arrivera la semaine prochaine, au moment où je partirai. On va se croiser. En tout cas, les journées sont bien pleines. On est occupés du matin jusqu’au soir. De toute façon, on ne va pas déprimer pendant un mois.
Quel est le programme d’une journée type ?
Ça passe très vite. De 8h30 à 11h30, je suis en salle de kinésithérapie pour effectuer des soins avec du compex et des ultrasons. Je travaille aussi mes mollets en faisant de la marche sur tapis roulant ou du vélo. A 11h30, je vais en balnéothérapie. Après la pause déjeuner, j’effectue à peu près le même programme en variant les exercices à partir de 13h30 et jusqu’à 16h. Ensuite, j’effectue une heure de musculation normale sans trop solliciter les jambes. Au développé-couché, je soulève déjà de bonnes charges. Mais je dois rester vigilante.
Vous avez tout de même dû traverser des moments difficiles…
Au début, ça a été super dur. La douleur a été intense après ma chute à skis. J’ai su tout de suite ce que c’était. La première chose que tu te dis, c’est : « Je me suis entraînée comme une barjo pour me péter comme une conne ». Heureusement, je peux compter sur mon groupe d’entraînement, qui est très soudé et qui me soutient. Il y a aussi mon coach (Sébastien Levicq), mes parents et mes amis qui m’appellent régulièrement. Je continue ma rééducation la semaine prochaine à l’Insep. Je vais essayer d’être vigilante et de monter au fur et à mesure en intensité. Je reviendrai à Capbreton à la fin du quatrième ou au début du cinquième mois pour du renforcement spécifique. Et je devrais pouvoir recourir en septembre.
Vous n’avez que 26 ans. De quoi s’offrir encore de belles années au saut à la perche, une discipline à maturité tardive…
Je n’ai jamais été dans cet état d’esprit. Quand j’étais jeune, je ne me suis jamais dit que j’avais tout mon temps. Tout ce qui est bon à prendre doit être pris. Je suis déçue de voir cette saison s’envoler. C’est vraiment une année noir puisque j’avais déjà fait l’impasse sur l’hiver (excroissance osseuse au pied droit).
Pensez-vous que cette blessure risque de vous handicaper plus tard dans votre carrière sportive ?
Quand j’aurai retrouvé toute ma masse musculaire, j’aurai retrouvé un genou quasi normal. Le seul problème, c’est la reprise qui est longue. Dès que tu te sens bien, tu peux avoir tendance à faire une bêtise. Je vais maintenant voir comment évolue ma guérison. Je ne peux pas dire à l’avance comment je me sentirai dans six mois. Mais j’espère réaliser une belle saison d’été en 2010.
* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer
Voir en ligne : FFA
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