Vanessa Boslak : « Un podium à Pékin, c’est possible »
Publié le samedi 28 juin 2008 à 20h55min
La meilleure sauteuse à la perche tricolore fait sa rentrée ce soir au Meeting d’Hérouville, de retour de blessure. Elle prépare les Jeux de Pékin.
Vanessa, pourquoi faites-vous votre rentrée à Hérouville ?
Je n’ai pas pu faire les interclubs, je me suis blessée en avril, j’ai été arrêtée quatre semaines. J’avais prévu de faire la Coupe d’Europe mais c’était trop tôt pour attaquer une compétition internationale. Hérouville, c’est un bon compromis. Un meeting de province fin juin, ça me convient. Hérouville sera comme mon premier tour d’interclubs.
Comment est survenue votre blessure ?
Je me suis blessée le 18 avril lors d’une séance de musculation en faisant une série de squatt, j’avais mal au tendon rotulien. On m’a indiqué que le cartilage derrière la rotule était touché on m’a fait des infiltrations, sans amélioration, j’ai même fini en béquilles. En fait a été plus tard diagnostiqué un syndrome de Hoffa. Une infiltration locale derrière le tendon m’a rétablie au bout de quatre jours. Cela m’a mise en colère ce mauvais diagnostic, ça aurait dû être plié en 10 jours et là, j’ai pris un retard d’un mois dans ma préparation aux Jeux.
Si on positive, ça vous a reposée, vous amènera peut-être de la fraîcheur ?
J’ai eu une période où je négativais d’avoir perdu tant de temps avant les Jeux, mais j’ai compensé, axé mon travail sur autre chose, fait des trucs dont je n’avais pas l’habitude. J’ai fait du gainage spécifique, amélioré mon placement de bassin, j’ai beaucoup progressé en gym. Je fais maintenant des soleils à la barre fixe, ça me permet d’avoir de meilleurs repères dans l’espace, reste à les appliquer. Ce qui me manque en ce moment ce sont les sensations, c’est ce que je viens chercher à Hérouville. J’ai perdu trois kilos, je ne prends plus les mêmes perches, je viens retrouver l’engagement, l’impulsion, je sauterai au feeling.
A Mondeville, il y a deux saisons, vous étiez arrivée en retard, le concours était commencé... Pas cette fois ?
J’ai bien regardé l’heure, c’est 18h10. Arriver alors que le concours est commencé, ça m’avait fait un drôle d’effet.
A Athènes vous aviez terminé 6 ème, avez-vous la possibilité de faire mieux ?
A Athènes, j’étais plus spontanée dans ma démarche d’entraînement. Je faisais mes études à côté, je ne m’étais pas mis de pression, c’était une fête d’aller aux Jeux. Là, je me mets beaucoup plus de pression. C’est la première année, où je me consacre uniquement à l’athlé, car j’ai eu mon diplôme de kiné. J’ai fait l’impasse sur la saison d’hiver pour mieux préparé les Jeux, ça ne m’a pas empêchée de me blesser, mais j’ai tout fait pour être au mieux ? Mais je n’ai aucune certitude sur ma stratégie, je tirerai les conclusions en fin d’année.
Et l’adversité ?
Insinbayeva est au-dessus du lot, les trois Russes sont fortes (Feofanova et Belyakova), mais Isinbayeva a été battue par Pirek récemment, je crois que ça va encore plus la motiver. L’an passé aux mondiaux, j’avais fait 4,70 m (et pris la 5 ème place). Dans tous les autres championnats depuis que c’est ouvert aux filles, ça aurait fait un podium. A 4,75 m, on est assurée de faire un podium. Si je suis bien le jour J, avec les efforts de cette année, c’est possible.
Vous être la seule française au niveau international. Cela vous étonne ?
Les pays de l’Est sortent plusieurs filles à 4,50 m, 4,60 m, chez nous derrière les filles sont à 4,30 m, on est à la traîne, c’est peut-être un problème de détection. On a pourtant une bonne école de perche chez les gars. A Athènes, Marie Poissonnière était avec moi dans le concours, on se soutenait, c’était quand même plus sympa.
* Propos recueillis par D. G.
Voir en ligne : Ma Ville.com
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