Véronique Mang : « Je vais à Niamey pour gagner »
Publié le lundi 5 décembre 2005 à 18h05min
Championne du monde avec le 4x100 m en 2003, Véronique Mang a connu cette année un coup de frein dans sa carrière. Blessée de juin à septembre, elle a terminé la saison avec un meilleur chrono à 11"43 au 100 m, loin de son record personnel (11"21), établi l’an passé aux jeux d’Athènes.
A presque 21 ans, l’élève de François Bonvin participe avec l’équipe de France aux jeux de la Francophonie, du 11 au 16 décembre à Niamey, au Niger. Une compétition forcément particulière pour cette africaine de naissance.
Vous êtes née à Douala, au Cameroun, où vous avez vécu jusqu’à l’âge de 11 ans. Que représente ce déplacement pour une personne originaire d’Afrique ?
Ce retour aux sources me procure beaucoup de plaisir. Je suis revenue quelques fois au Cameroun avec ma mère, toujours avec joie. Aller au Niger, pour les jeux de la Francophonie, va réveiller de vieux souvenirs. Je vais bien m’amuser. Et puis je vais retrouver le soleil. Aller à Niamey constituera une découverte culturelle autant que sportive.
Justement, dans ce pays les conditions de vie demeurent difficiles. Quel regard portez-vous sur le contexte humanitaire de cette compétition internationale ?
Lorsque j’habitais au Cameroun, l’ambiance était paisible. Je n’ai jamais vraiment vécu la pauvreté. Le Niger fait partie des pays les plus pauvres d’Afrique. La FFA nous a proposé de faire une action humanitaire, si on le désirait. J’ai essayé de chercher des médicaments dans les hôpitaux français. Je n’ai réussi à contacter qu’un seul hôpital, car cela reste dur d’en faire plus avec mon programme (Véronique Mang est actuellement étudiante en master de droit des affaires). J’ai rencontré beaucoup de difficultés pour en trouver un.
Au bout de deux, trois jours, je suis parvenue à prendre un rendez-vous à Vincennes, où j’ai d’ailleurs été très bien reçue. Mais donner des médicaments nécessite de remplir tout un tas de papiers et d’autorisations. Du coup, je n’ai rien obtenu. Je ressentirai sûrement un peu de peine en voyant la pauvreté, mais je vais là bas pour prendre du plaisir. Découvrir ce pays et profiter des rapports humains. J’aime ces compétitions qui réunissent des athlètes de toutes les nationalités. J’ai découvert tout cela aux jeux d’Athènes, où j’avais rencontré des athlètes du monde entier : Coréens, Indiens... Cela m’a beaucoup apporté.
Comment situez-vous votre état de forme actuel ?
Cette compétition tombe à pic pour moi. Aujourd’hui, je me sens en pleine possession de mes moyens. J’ai été blessée de juillet à septembre. Je souffrais d’une lésion musculaire à la cuisse droite. Il m’a fallu réaliser des séances de biodex, de la rééducation et du renforcement musculaire. En octobre et novembre, nous avons accompli une bonne période de foncier, en cherchant à améliorer la résistance aérobie. Depuis quinze jours, on travaille plus spécifiquement : les départs, des 60, 80, ou 120 m, de la vitesse gestuelle, etc...
Quels objectifs vous êtes vous fixée pour ce rendez vous, ainsi qu’à plus long terme ?
Je vais là bas pour gagner. Les sensations viendront pendant la course. Les championnats d’Europe, à Göteborg en août, constituent mon objectif principal de la saison. Dans mon planning, j’ai également inscrit les championnats du monde indoor à Moscou. Pour y participer, il faudra confirmer sur la piste aux championnats de France élite en salle, cet hiver à Aubière. A plus long terme, mon objectif, c’est Pékin 2008. Je m’entraîne pour ça depuis des années. Athènes a réveillée ma passion, ma « flamme olympique ». Atteindre la finale et pourquoi pas un podium. Et puis, il y a le 4x100 m, tout va ensemble. J’ai confiance en moi, je vais y arriver.
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