Viktor Röthlin à l’heure des dividendes
Publié le mardi 5 février 2008 à 07h19min
Viktor Röthlin a décroché le contrat de sa vie pour le marathon de Tokyo. L’Obwaldien a révélé jouir d’une popularité au Japon et a connu une préparation très perturbée.
« A côté des Japonais, je suis le marathonien le plus convoité là-bas », a déclaré Röthlin devant la presse à Dübendorf (ZH). Un statut que lui confère sa médaille de bronze conquise de haute lutte l’été dernier à Osaka, sur la discipline fétiche des Japonais, et aux dépens du héros national Tsuyoshi Ogata, lâché sur les derniers hectomètres alors qu’il croyait le podium acquis.
Ajouté à cela le fait que l’Obwaldien a un équipementier japonais (Asics, le numéro 1 mondial des chaussures de course), il est aisé de comprendre que Röthlin fait partie, avec Stéphane Lambiel et Roger Federer, des très rares sportifs suisses renommés dans l’archipel.
Improvisation
A quinze jours de l’échéance, Röthlin se sent prêt. Il a avalé « 206 km en moyenne ces trois derniers mois », à une intensité plus élevée que d’habitude. Mais cela n’est pas allé sans mal : les troubles qui ont éclaté fin décembre au Kenya sur ses lieux d’entraînement vers Eldoret l’ont obligé à revoir complètement ses projets.
« J’ai connu la préparation la plus folle de ma carrière », a confié l’athlète d’Alpnach, rentré précipitamment des hauts plateaux africains débuts janvier pour retrouver les frimas helvétiques. « J’ai dû appliquer non seulement le plan B, mais un plan F ». Pour un champion comme lui habitué à tout planifier et prévoir dans les moindres détails, pareille improvisation ne va pas de soi.
Jalon important
« Ce sera passionnant de voir comment je m’en sors », a précisé celui qui, pour la première fois, disputera à Tokyo une compétition importante sans s’être préparé en altitude. Privé de ses sparringspartners kényans, il s’est entraîné en Suisse et en Andalousie avec des amis coureurs suisses comme Arnold Mächler et Daniel Brodard qui l’ont beaucoup suivi à vélo. Avec beaucoup de motivation : car Tokyo constitue un jalon important sur la route des Jeux olympiques.
A Pékin du reste, tout sera possible, anticipe déjà Röthlin. « Il y aura cette saison une redistribution des cartes. Je m’attends à ce que les Kényans soient forts, mais les émeutes sont bien sûr mauvaises pour le développement sportif du pays. Ceux qui voudront briller ces prochains mois devront s’entraîner ailleurs qu’au pays, par exemple en Afrique du Sud. Au Kenya, cela reste impossible de se préparer normalement », déplore celui qui doit en partie ses succès à sa collaboration fructueuse avec son fidèle partenaire d’entraînement kényan Abraham Tandoi.
Voir en ligne : TSR
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