Yohan Diniz : « Un an que j’attends »
Publié le jeudi 30 août 2007 à 17h20min
Champion d’Europe du 50 kilomètres marche en 2006, Yohan Diniz est l’une des plus grandes chances de médaille de la délégation française qui n’a toujours pas ouvert son compteur à Osaka. Le Français entre en piste dans la nuit de vendredi à samedi, heure française.
Yohan Diniz, la France attend sa première médaille à Osaka. Ressentez-vous une certaine pression à ce sujet ?
Pas du tout. Je me suis bien entraîné et je fais de l’athlétisme pour moi, pas pour les autres. Je n’ai pas à m’affoler par rapport au bilan de l’équipe de France. Je me suis donné les moyens d’y arriver et j’ai les jambes pour faire quelque chose.
Il n’empêche que les regards sont de plus en plus tournés vers vous maintenant
Mais je suis un individu comme tout le monde ! Bon, peut-être que je suis davantage attendu en tant que champion d’Europe. Mais c’est tout.
Pour gagner samedi, quelle est la clef ?
La prudence. Si quelqu’un part vite, ce sera compliqué ensuite pour lui. Je ne sais pas s’il pourra gérer son corps. Il y a aussi les conditions climatiques autour desquelles tout le monde se pose des questions. On risque d’avoir à ramasser les morts.
Justement avez-vous déjà connu des conditions aussi difficiles ?
Non, je crois que ça va être les pires. Une fois, je me suis entraîné à l’île Maurice et j’ai dû gérer un gros taux d’humidité. Il m’avait fallu sept à huit jours pour m’adapter. Récemment j’ai appelé Thierry Toutain qui avait participé aux Mondiaux de Tokyo en 1991 pour en parler avec lui. Cette année-là, c’est un Russe qui avait gagné en 3h53’. Il avait regardé tout le monde de loin et était parti sur la fin.
Au niveau cardiaque, il faudra faire attention...
Oui c’est pour ça que je vais prendre avec moi un cardiomètre. D’habitude je ne le fais pas. En fait je ne connais pas trop mes limites, je ne suis jamais allé au-delà. Je suis déjà monté à 202 pulsations par minute. Samedi, il ne faudra pas aller au-delà de 175.
Quels changements apportez-vous à votre alimentation avant une telle course ?
On prend beaucoup plus de sel pendant nos repas. Cela retient l’eau davantage. Et pendant la course, le médecin nous donne des pastilles de sel. Au niveau de la boisson, il faut boire quatre-cinq litres, trois litres de boissons sucrés et deux d’eau. Et moi je prends des gels en plus.
Le 50 kilomètres débute à 7 heures du matin...
Ce n’est pas un paramètre particulier. Nous les coureurs, on sera réglés. Il faudra se lever tôt mais le réveil musculaire sera fait.
Avez-vous déjà reconnu le parcours ?
Je suis allé aujourd’hui (jeudi) pendant une heure. Il y a une ligne droite de deux kilomètres qu’il faudra faire vingt-quatre fois. Moi, je préfère des parcours avec un peu de difficulté, des bosses... Mais là, on aura quand même la chaleur à gérer. Cela va être un parcours rapide...sauf qu’il ne sera pas rapide.
Comment vous organisez-vous pendant une course ?
J’ai l’habitude de faire des circuits en boucle. Je revois vite du monde, des repères, des indications. Cela peut être le tableau des cartons où je sais que je vais retrouver un entraîneur d’un côté ou bien le ravitaillement. Pour rester concentré, j’évite de regarder le public.
Êtes-vous impatient de vous élancer ?
Oui. Je ronge un peu mon frein en ce moment. Je suis là depuis huit jours. J’ai fini mon entraînement chez moi et j’ai hâte de déverrouiller mes jambes. Cela fait maintenant un an que j’attends cette course. Il va y avoir 3h45 de combat et je veux aller au combat.
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