Yohann Diniz veut être le patron face à l’armada chinoise
Publié le mardi 19 août 2008 à 08h09min
Vice-champion du monde en 2007, le marcheur Yohann Diniz espère bien être le patron du 50 kilomètres face à quatre Chinois "dangereux" dans la moiteur pékinoise.
Vendredi à 7h30 (1h30 heure de Paris), le postier rémois, 30 ans, s’élancera pour la première fois de sa carrière dans une course olympique et il se sait très attendu. "Mes récentes médailles internationales ne me donnent pas le droit à l’erreur", reconnaît Diniz. Au-delà de l’humidité ambiante, dont le taux peut varier de manière spectaculaire, Diniz craint les marcheurs chinois "très dangereux chez eux et donc à surveiller". "Je vais devoir être le patron de la course", dit-il. Le pire scénario, prévient-il, serait "de voir partir un Chinois d’entrée. Il ne faudra pas les laisser faire pour ne pas se laisser piéger par une éventuelle course d’équipe sans pour autant griller trop de cartouches".
Face à lui, le capitaine de l’équipe de France masculine d’athlétisme comptera quatre pointures : Yu Chaohong, quatrième à Athènes en 2004 et à la coupe du monde à Pékin en 2008 ; Si Tianfeng, premier de la coupe du monde à Pékin en 2008 en 3 heures 45 minutes ; Zhao Chengliang, second de la coupe du monde à Pékin en 2008 en 3h47’ ; Li Jianbo, troisième de la coupe du monde à Pékin en 2008 en 3h52’. Doté d’un record personnel à 3h41’, Diniz sait qu’il est capable de s’imposer en patron et pense même "avoir largement le record du monde dans les jambes". Depuis mai, ce record appartient à Denis Nizhegorodov en 3h34’. Le Russe était vice-champion olympique à Athènes en 2004 et quatrième aux championnats du monde en 2007.
L’humidité, "clé de la course"
A quelques jours de sa course, le marcheur rémois dit ne pas être trop incommodé par la pollution et il semble prêt à faire face à la chaleur. Sa seule crainte est l’humidité, plus forte que celle des championnats du monde d’Osaka, au Japon, en août dernier. "Cela pompe énormément d’énergie d’autant que le taux peut varier en une demi-heure. Ce sera la clé de la course". "Je vais m’appliquer à arriver au départ le plus frais possible. D’ici là, je vais faire du jus sur une boucle de trois bornes dessinée autour du village olympique. Il ne sert à rien de travailler encore et encore. Le travail est déjà fait. Ce n’est plus maintenant qu’une médaille se construit", analyse le vice-champion du monde.
Yohann Diniz est par ailleurs revenu sur son début de saison émaillé d’abord par une blessure au pied, puis par une mononucléose en avril.
"Tous les jours, j’ai lutté pour revenir. Début mai, j’étais quand même à deux doigts de déclarer forfait pour les Jeux". Depuis mi-mai, le marcheur est reparti du bon pied, ne s’est accordé aucun jour de repos, s’entraînant douze fois par semaine pour une distance hebdomadaire de "200 à 240 km". "Aux Jeux, j’ai le droit de me louper. Mais je n’ai pas le droit ne pas être prêt. Après, on reste des hommes, on n’est pas des machines".
Bardé de l’or européen en 2006 et de l’argent mondial en 2007, Yohann Diniz, suivi comme son ombre par deux anciens marcheurs Denis Langlois et Thierry Toutain, se sent surtout "plus suivi que jamais" par les juges.
"Avant, j’étais l’illustre inconnu auquel on ne faisait pas trop attention. Aujourd’hui, je suis devant et ma foulée est sous haute surveillance". Depuis son arrivée sur le toit du monde de la marche, Yohann Diniz s’est adapté : il est passé "de petits pas véloces à des pas gardant un léger contact au sol". S’il conserve encore ses pas moulinés sur le 20 km, il opte pour des pas légèrement plombés sur le 50 km. Plombés avant d’être médaillés ?
Voir en ligne : Reuters
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