Annie Gabrel : « C’est l’aboutissement d’un rêve »
Publié le mardi 27 novembre 2007 à 11h07min
Le 1er octobre 2006, pour fêter le centenaire de la célèbre course Sedan-Charleville, la Ligue d’athlétisme de Champagne-Ardenne a organisé une action un peu spéciale en faveur du sport féminin. Le slogan : « 100 débutantes pour les 100 ans de Sedan-Charleville ». L’idée : faire entrer le sport dans la vie de ces mères de familles. Un an plus tard, la Ligue se voit décerner le prix national « Sport au féminin » grâce à cette action. Une grande surprise pour celle qui en est à l’origine, Annie Gabrel.
Comment avez-vous eu l’idée d’un tel projet ?
En décembre 2005, les organisateurs de Sedan-Charleville cherchaient des idées nouvelles pour marquer dignement les cent ans de la course. Dans le même temps, les membres de la Ligue de Champagne-Ardenne cherchaient une opération originale pour augmenter le nombre de licenciées. Mon idée était de faire participer à cette course cent femmes totalement débutantes et de les faire courir les 24,3 km en quatre relais de 6 km. Je les ai recrutées, inscrites dans les différents clubs locaux et suivies tout au long de leur préparation. Le but était avant tout fédéral. Il fallait trouver de nouveaux licenciés.
Vous ne pensiez donc pas à ce concours du Ministère de la Jeunesse et des Sports ?
A aucun moment. Ce n’est que lorsque madame Boury-Govi, Directrice régionale de la Jeunesse et des Sports, m’en a parlé que nous avons décidé de présenter notre dossier. J’ai remporté le premier prix au niveau régional, ce qui m’a permis de me présenter sur le plan national. Mais je n’ai jamais pensé à ce concours avant.
Que représente pour vous cette victoire ?
C’est l’aboutissement d’un rêve, une joie profonde. Je n’arrive même pas à l’exprimer.
Comment avez-vous su convaincre toutes ces femmes ?
Ça n’a pas été facile. Elles ne pensaient pas être capables de courir une telle course car elles manquaient de confiance en elles. Lorsque je me suis lancée, peu de personnes croyaient en mon projet. Beaucoup de clubs m’ont fermé leurs portes. Mais les difficultés ne me font pas peur, je me suis accrochée. J’ai pris rendez-vous avec la directrice de la DRJS. Elle a été ma première participante. Ensuite, tout a été plus facile. Nous avons réellement commencé le recrutement au mois de janvier par du porte à porte. Peu à peu, les personnes sont venues d’elles-mêmes car j’avais une bonne presse. Dès le mois de mars, les différents groupes étaient constitués et prêts à se préparer. Je suivais chacune d’entre elles le plus individuellement possible. J’ai aussi reçu une aide précieuse de la Ligue, notamment grâce à Benjamin Oury et à l’association « Courir en Ardenne ».
Quelles ont été les retombées concrètes de votre action ?
En 2006, 95 femmes ont pris part à la course. Nous avons ensuite enregistré 80 nouvelles licences dans les différents clubs locaux, qui se sont transformées en plus de 100 avec l’arrivée de leurs maris et de leurs enfants. Car ce projet a entraîné des chamboulements. Les nouvelles adhérentes se sont totalement investies dans la vie du club. On a même vu la création de réunions diététiques avec leurs arrivées.
Avez-vous d’autres projets en tête ?
Nous avons reconduit cette action en 2007, toujours dans le même esprit. Et nous avons encore connu un grand succès. Pour l’année prochaine, nous travaillons actuellement sur une course qui toucherait les quatre départements de la Ligue, « Reims à toutes jambes ». Mais ce n’est encore qu’un projet.
Voir en ligne : FFA
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.