Caleb Olson et Abby Hall dominent la 52ᵉ édition du Western States 100

Une course mythique au cœur de la Sierra Nevada
Créée en 1974, la Western States 100-Mile Endurance Run est la doyenne des courses d’ultra-trail de 100 miles au monde. Elle trouve son origine dans la Western States Trail Ride, une course équestre de 100 miles fondée dans les années 1950. L’histoire bascule en 1974 lorsqu’un cavalier, Gordy Ainsleigh, dont le cheval se blesse peu avant la course, décide de courir les 100 miles à pied. Il mettra un peu moins de 24 heures pour relier Squaw Valley (aujourd’hui Olympic Valley) à Auburn, prouvant que l’exploit humain était possible sans monture. Depuis, la Western States est devenue une légende du trail mondial, réputée pour son exigence, son héritage, mais aussi pour l’incroyable chaleur de son public. Le parcours traverse les somptueux paysages de la Sierra Nevada, entre crêtes alpines, canyons brûlants et forêts majestueuses, cumulant près de 5 500 mètres de dénivelé positif et 7 000 mètres de descente. L’ambiance y est unique  : bénévoles surmotivés, familles installées au bord des sentiers, tradition du "high five" aux check-points, et finishers accueillis comme des héros au stade d’Auburn, souvent en pleine nuit. La fameuse “Silver Buckle” est remise à ceux qui finissent sous les 24 heures, un trophée symbolique que beaucoup rêvent d’accrocher à leur histoire personnelle. La Western States, plus qu’une course, est un rite de passage, une traversée du corps et de l’âme sous le soleil impitoyable de la Californie.

Une légende estivale rééditée
La course emblématique de 100 miles (160 km) dans la Sierra Nevada, avec ses 5 500 m de dénivelé positif et près de 7 000 m de descente, a une fois encore révélé les extrêmes capacités physiques et mentales de ses participants. Le départ s’est donné à 5 h du matin, ce dimanche 29 juin, dans une atmosphère déjà étouffante alors que le mercure montait à plus de 35 °C dans certain­s canyons.

Caleb Olson : une montée en puissance jusqu’au sommet
À 29 ans, le coureur de Draper, Utah, qui avait signé l’an dernier le meilleur temps d’un débutant à Western States avec 14 h 40 min, a confirmé ses aptitudes en explosant les catégories élites. Après avoir pris la tête près de Devil’s Thumb (mile 48), Olson a poursuivi un rythme effréné, franchissant la ligne en 14 h 11 min 25 s, soit deux minutes seulement derrière le record du parcours établi par Jim Walmsley en 2019 à 14 h 09 min 28 s. Son dauphin, Chris Myers, a fini en 14 h 17 min 39 s, tandis que Kilian Jornet, légende du trail, complétait le podium en 14 h 19 min 22 s. Ces performances, réalisées par des coureurs américains et internationaux, reflètent la densité et la compétitivité de l’édition 2025. Le récit de Runner’s World souligne qu’Olson «  ran away from a strong field  » et qu’il a maintenu un rythme proche du record malgré une chaleur accablante. Sa victoire est d’autant plus émouvante qu’il a été accueilli à l’arrivée par son fils de sept semaines, fruit d’un début d’été familial intense.

Abby Hall : résilience et domination féminine
Chez les femmes, la native de Flagstaff (Arizona), Abby Hall, a orchestré sa victoire avec une stratégie maîtrisée et tenace. Elle prend rapidement les rênes à mi-course et conserve son avantage jusqu’à l’arrivée, signant un temps de 16 h 37 min 16 s. Ce chrono, qui figure dans le top 4 des temps féminins, survient deux ans après une grave blessure (fracture tibiale), soulignant son incroyable retour en forme. Fu‑Zhao Xiang, de Chine, termine deuxième en 16 h 47 min 09 s, tandis que Marianne Hogan complète le podium en 16 h 50 min 58 s.

Un Western States gravé dans l’histoire
Le Western States 100 de 2025 restera dans les annales. Caleb Olson, par sa performance exceptionnelle, s’est hissé au rang des légendes, frôlant le record absolu et démontrant une maturité stratégique impressionnante. De son côté, Abby Hall a signé une résilience éclatante, réécrivant sa trajectoire après une blessure difficile. Ensemble, ils incarnent le corps et l’esprit ultra‑endurance, dans un contexte de canicule et de défi constant face aux éléments nord-californiens. La 52ᵉ édition de ce trail mythique illustre à nouveau pourquoi Western States reste la référence ultime de l’endurance humaine sur 100 miles.