Courses de Bienne : Un habitué s’impose dans le marathon
Publié le lundi 20 juin 2005 à 18h25min
A l’instar des 100 Km, le marathon de nuit a attiré des coureurs venus parfois de très loin. L’occasion de courir sur cette distance mythique en nocturne ne se présente pas si souvent.
Plus difficile qu’il n’y paraît
Rendons à César ce qui appartient à César. Le marathon reste la discipline phare des courses de fond. Mais lorsqu’il est organisé en marge d’une épreuve de 100 km, il peut paraître bien pâlot. Pour peu, on l’apparenterait à un sprint. Grossière erreur. Car la distance reste extrêmement exigeante, surtout lorsqu’elle est parcourue de nuit.
Et les concurrents qui s’y sont essayés vendredi soir sont, pour la grande majorité, des coureurs confirmés s’entraînant plusieurs fois par semaine. Peut-être même sont-ils un peu plus conscients de la dureté de ce sport que certains participants aux 100 Km, qui, parfois, viennent tenter leur chance à la suite d’un pari ou autre défi personnel.
Toujours est-il que l’idée de faire courir le marathon en nocturne sur le même parcours que les 100 Km et de juger l’arrivée à Oberramsern est excellente. Cette initiative, inaugurée en 2004 et rééditée lors de cette édition, permet aux marathoniens de bénéficier de l’ambiance légendaire régnant lors de cette fameuse nuit. Le fait de différer le départ d’une demi-heure par rapport aux « ultras » leur permet aussi de bénéficier de leur minute de gloire lors de ce moment si important.
Un groupe d’Albertville
Certains s’étaient d’ailleurs déplacés à Bienne précisément en raison de l’horaire peu commun de cette course. A l’image du club « Endurance Grignon », venu tout exprès d’Albertville et représenté par une dizaine de membres. L’un de ceux-ci raconte : « C’est la première fois que nous venions à Bienne. Nous voulions courir en nocturne. Mais c’est beaucoup plus difficile que l’on croit, notamment parce qu’on n’a pas la même vision des kilomètres que de jour. On a en plus été surpris par le dénivelé, lui aussi difficile. Personnellement, c’est mon troisième marathon après ceux de Florence et de Monaco, mais celui-ci est probablement le plus dur. Derrière, il doit y avoir de la casse... »
Comment notre interlocuteur explique-t-il que les francophones préfèrent les distances plus courtes aux 100 km ? « Les 100 bornes, c’est une affaire d’Allemands et de Suisses allemands. Chez nous, cette tradition est moins établie. En tout cas, je les admire, mais ils ne me font absolument pas envie. Je craindrais pour mes articulations. L’entraînement y est de toute façon très différent. »
La victoire à un habitué
La victoire est revenue à Max W. Müller, de Vilters. « Alors, je termine deuxième ou troisième ? » Tels furent les premiers mots de Müller, une fois la ligne d’arrivée franchie. Les deux caméras braquées sur lui et les quelques journalistes l’entourant auraient pourtant dû lui mettre la puce à l’oreille. A 41 ans, ce père de deux filles est un habitué des Courses de Bienne, puisqu’il a pris la deuxième place du marathon l’an dernier et la 15e des 100 Km en 2003. « J’apprécie les deux distances, note-t-il. Mais le délai pour recourir après un marathon est beaucoup plus court. »
Chez les dames, la Bernoise Susanne Gries s’impose avec une facilité déconcertante avec plus d’une demi-heure d’avance sur sa dauphine. Son chrono de 3h08’54’’ lui aurait d’ailleurs valu la quatrième place chez les hommes ! « C’est génial, je n’en reviens pas », lançait-elle avec un large sourire sitôt la ligne d’arrivée franchie et à peine marquée par l’effort. A 29 ans, elle avoue ne participer qu’à son deuxième marathon. « Je cours depuis plusieurs années, mais uniquement pour le plaisir. Jusqu’ici, je ne visais pas de performance chronométrique. L’ambiance à Bienne est géniale. Tout le monde est applaudi. C’est tout à fait différent d’autres courses ».
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.