Franck Chevallier : « Aller de l’avant »
Publié le vendredi 5 août 2005 à 20h47min
"Faire mieux que deux ou trois médailles." Le directeur technique national d’athlétisme, Franck Chevallier a fixé la feuille de route à une équipe de France ambitieuse au moment de débuter les mondiaux d’Helsinki. Auteurs d’une saison 2005 très convaincante, les athlètes français s’apprêtent à défier le gratin mondial "le moral gonflé à bloc." Et même s’il sera difficile d’obtenir mieux que les huit médailles conquises lors des mondiaux parisiens de 2003, les Arron, Doucouré, Pognon et autres Baala entendent bien faire résonner la Marseillaise au "pays des mille lacs".
Quels sont les objectifs de l’Equipe de France pour les mondiaux d’Helsinki ?
L’équipe de France se présente pour le mieux. Les athlètes ont décroché des résultats comme rarement obtenus jusque là. C’est très intéressant, très encourageant. Pour Helsinki, l’objectif est de faire mieux que ce que l’on a l’habitude de faire hors de nos frontières, c’est-à-dire mieux que deux ou trois médailles. Après, place à la compétition, on verra ce qui se passe là-bas.
Au vu des résultats obtenus cette saison, n’existe-t-il pas une pression supplémentaire sur la délégation tricolore ?
Je ne sais pas si le mot pression est le terme juste. Ce qui est sûr, c’est que les athlètes arrivent en Finlande avec un moral gonflé à bloc. Et c’est toujours mieux d’arriver dans cet état d’esprit qu’avec le moral en dedans. De plus, l’intérêt cette année, c’est que nous avons une dizaine d’éléments capable de gagner des médailles. Ils vont donc se partager la pression de ce grand rendez-vous.
Quant à Naman Keita, seul médaillé à Athènes, ne ressent-il pas une pression particulière ?
Il est le seul médaillé olympique, certes, mais Ladji Doucouré est en tête du bilan mondial, Christine Arron est invaincue en Golden League. Ronald Pognon est passé pour la première fois sous la barre des 10 secondes sur 100 m. Mehdi Baala, pour son premier 1500 m, a réussi la deuxième performance de sa carrière, et je pourrais rallonger la liste... Tous les enjeux sont partagés, et comme ils s’encouragent entre eux, je pense que cela va aider toute l’équipe de France à aller de l’avant.
Comment avez-vous réussi à convaincre Marc Raquil de participer au relais 4x400 m ?
C’est mon secret... C’est entre Marc et moi. Il était surtout très déçu par sa course de Stockholm (au meeting de Stockholm, le 26 juillet derniet, Marc Raquil a manqué sa dernière chance, sur 400 m, de réaliser les minima pour Helsinki, ndlr). Il comptait se qualifier sur le 400 m individuel. Il lui a fallu quelques jours de mise au vert pour revenir à la raison et tenir un raisonnement objectif sur sa valeur.
Le malaise entre Leslie Djhone et Marc Raquil ne risque pas de pénaliser ce relais ?
Je pense que, malheureusement, les médias ont déformé la réalité du rapport entre les deux hommes. Il y a probablement une brouille entre eux. Mais ce sont deux grands garçons, ils doivent régler leurs problèmes eux-mêmes. Ce sont des athlètes avec un comportement professionnel. Je ne doute pas un seul instant qu’ils se mettront au service de l’équipe de France au moment voulu.
