Marathon de Chicago 2025 : John Korir et l’élite mondiale à la conquête d’un nouveau record ?

La scène est plantée
L’automne arrive, et avec lui la grande saison des marathons majeurs. Chicago occupe une place singulière dans ce calendrier : un tracé plat et rapide, des conditions météorologiques souvent idéales, une organisation irréprochable et désormais une histoire liée aux records du monde. Côté féminin, la discipline a franchi un cap historique lorsque Ruth Chepngetich a établi en 2024 un temps de 2 h 09 min 56 s, devenant la première femme à descendre sous les 2 h 10. Pour 2025, les regards se tournent vers la course masculine. L’élite internationale se prépare à rejoindre la Ville des vents, avec John Korir en chef de file et plusieurs adversaires de renom. Mais viser un nouveau jalon ne dépend pas que des jambes : il faut un alignement parfait entre forme, météo, stratégie, mental et innovation technologique.

John Korir, favori logique et prétendant au chrono
John Korir aborde cette édition avec le statut de favori. Lauréat en 2024 à Chicago en 2 h 02 min 44 s, il a confirmé sa constance quelques mois plus tard à Boston en avril 2025, en s’imposant en 2 h 04 min 45 s malgré une chute dès le départ. Ces victoires récentes renforcent sa confiance et légitiment ses ambitions. L’athlète kényan ne cache pas son objectif : courir sous les 2 h 01 sur un parcours homologué, ce qui le rapprocherait de l’histoire.

Un peloton dense et redoutable
Le plateau élite masculin de Chicago 2025 ne se résume pas à Korir. Plusieurs coureurs affichent des références chronométriques sous les 2 h 04 min. Parmi eux, Timothy Kiplagat (2 h 02 min 55 s), Amos Kipruto (2 h 03 min 13 s), Cybrian Kotut (2 h 03 min 22 s), Bashir Abdi (2 h 03 min 36 s) et l’Ougandais Jacob Kiplimo, auteur d’un 2 h 03 min 37 s à Londres en 2025. Une telle densité promet une course rapide, où la rivalité pourrait pousser chacun à ses limites. Pour espérer battre le record, Korir aura besoin d’un rythme soutenu, d’un collectif stimulant et de lièvres efficaces.

Kiptum, le précédent incontournable
Impossible d’évoquer Chicago sans rappeler l’exploit de Kelvin Kiptum. Le 8 octobre 2023, le jeune Kényan avait stupéfié le monde en établissant le record du monde officiel en 2 h 00 min 35 s. Sa disparition tragique en 2024 a laissé un vide immense, mais aussi une empreinte indélébile. Ce chrono reste la référence ultime, près de deux minutes plus rapide que les meilleures performances actuelles de ses rivaux. Pour Korir et ses contemporains, ce record représente à la fois une source d’inspiration et un obstacle colossal.

Un parcours propice aux exploits
Chicago est réputé pour son tracé rapide, son faible dénivelé et ses virages fluides. Ces conditions, combinées à une météo généralement fraîche et stable en octobre, en font l’un des parcours privilégiés pour les records. En 2024, Ruth Chepngetich avait profité de ces atouts pour établir son record mondial féminin. Si le vent ne s’invite pas et que les températures restent idéales, l’édition 2025 pourrait offrir le cadre rêvé pour une nouvelle tentative.

Les obstacles à surmonter
Malgré ces atouts, plusieurs variables peuvent compromettre la quête du record. La météo reste l’inconnue majeure : chaleur, humidité ou vent fort peuvent ruiner les espoirs les plus solides. La pression psychologique constitue également un facteur déterminant : viser un record du monde exige une concentration absolue pendant plus de deux heures d’effort intense. Enfin, la gestion des ravitaillements, la coordination des lièvres et les choix tactiques dans les premiers kilomètres jouent un rôle crucial. À cela s’ajoute la dimension émotionnelle : courir à Chicago, là où Kiptum a signé son exploit, ajoute une charge symbolique qui peut être aussi bien un moteur qu’un fardeau.

Un record possible, mais pas garanti
L’édition 2025 du marathon de Chicago se présente comme une opportunité rare dans l’histoire de la discipline. John Korir arrive en pleine confiance, soutenu par un plateau d’élite et un parcours rapide. Les conditions réunies pourraient permettre une performance exceptionnelle, proche voire en deçà des 2 h 01. Mais battre le record du monde de Kiptum exigerait un alignement parfait de tous les paramètres, ce qui reste exceptionnel. Quoi qu’il en soit, la course d’octobre promet de marquer les esprits : qu’il s’agisse d’un nouveau record ou d’une bataille de prestige, Chicago s’affirme plus que jamais comme le laboratoire des limites humaines. Le 12 octobre, les yeux du monde seront braqués sur la Ville des vents pour voir si l’impossible peut, encore une fois, devenir réalité.