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Marathon de Reims : Tagada, tagada voilà Dogaga


Publié le mardi 20 octobre 2009 à 00h02min

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Doublé éthiopien sur le marathon et record personnel amélioré pour Dogaga, le policier d’Addis-Abeba. Il a commencé par cracher. Les yeux rougis par l’effort, la démarche titubante, il fut pris de vomissements avant de s’effondrer sur une chaise en réclamant une couverture.




À 24 ans, Haylu Adebe Dogaga a payé pour savoir que réussir moins de 2h10’ sur le marathon exige talent et précision. Du courage aussi. Débarqué à Reims avec un record personnel à 2h10’31" (réussi au printemps dernier lors de son succès à Séville), il en est reparti lesté d’une minute en moins (2h09’34").

Pas de pote

« Je suis content, avouera timidement l’Éthiopien, mais que c’était dur ».
Agent de police à Addis-Abeba, Dogaga lia son sort (et celui du marathon rémois) à celui de son compatriote Zembala Yigeze. Les deux hommes qui s’étaient déjà croisés auparavant, viennent de la même ville, mais ne sont pas amis pour autant. « Nous appartenons à deux teams différents », confesse Yigeze. Comprenez qu’ils n’ont pas le même manager. Pas de potes à la belote ni sur le marathon. Pour se débarrasser de la sangsue Yigeze qui lui collait aux basques depuis le 31 ème kilomètre en compagnie du longiligne kenyan Henry Sugut, Dogaga a dû s’y prendre à trois reprises.

Sa dernière accélération, peu après le 40 ème kilomètre, allait sonner le glas des espoirs de son compatriote. « Je pense valoir beaucoup mieux, expliqua plus tard le successeur à Reims du Kenyan Kiyeng. Ce circuit était difficile, trop de virages, trop de relances. Je préfère des parcours plus linéaires ». Doit-il seulement se plaindre ? Lui qui visita, confortablement installé dans le fiacre conduit par les « lièvres » Munyutu et Kibet, le tout Reims intra-muros défiguré par les travaux du futur tramway.

Doublé historique

Durant 25 km pour le militaire de Suippes, Munyutu, et 30 km pour son acolyte Kibet, ce 26 ème marathon n’a connu aucune secousse. Comme souvent, on entra dans le vif du sujet à l’entame des 12 derniers kilomètres. « Ils vont bien, lâchait René Auguin, le responsable du plateau. On ne sera pas très loin des 2h09’ ». Les uns après les autres, les prétendants africains aux lauriers, perdirent pied, tétanisés par les coups de boutoir d’un Dogaga devenu irrésistible. Jusqu’au 38 ème kilomètre, le Kenyan Sugut tenta désespérément de s’accrocher à la foulée saccadée du futur vainqueur. En vain.

Pour la première fois à Reims, l’Éthiopie plaçait deux coureurs en tête aux deux premières places… et en moins de 2h10’. « Je ne connais pas encore mes limites, dira Dogaga, détenteur d’un chrono en 1h01’03" sur semi-marathon. À moyen terme, je vise 2h06’. Mais mon vrai rêve serait de figurer dans l’équipe nationale qui disputera les Jeux Olympiques ». Histoire de se rapprocher davantage d’un certain Haile Gebresselassie, « un exemple pour tous les marathoniens éthiopiens ». Le dieu vert que les deux héros du jour ont déjà croisé lors de stages d’entraînement, quelque part sur les hauteurs d’Addis-Abeba.

* Article publié par Gérard Kancel


Voir en ligne : L’Union

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